03-05-2024 04:04 AM Jerusalem Timing

Turquie: reprise des affrontements violents sur la place Taksim

Turquie: reprise des affrontements violents sur la place Taksim

A l’heure où a été rédigé ce rapport les forces de la police affrontent une forte résistance de la part des manifestants..

La place Taksim est le témoin  ce Mardi matin d'une recrudescence des violences entre les manifestants et les forces de la police turque où ces dernières on tenté de reprendre   le contrôle de la place Taksim d'Istanbul aux manifestants qui exigent depuis douze jours la démission du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Peu avant 8H00 (05H00 GMT), les forces de la police turque ont repris le contrôle manu militari de la place emblématique du centre de la
mégapole turque, repoussant quelques dizaines de protestataires qui y avaient passé la nuit en tirant plusieurs salves de grenades lacrymogènes et en utilisant des canons à eau.
  
Immédiatement, des dizaines de jeunes gens casqués et équipés de masques à gaz ont refait leur apparition derrière les barricades érigées dans les rues environnantes et ont riposté par des jets de pierre et de cocktails Molotov.
 
Les manifestants ont réussi à incendier deux voitures blindées équipées de canon à eau, et les ont forcées à se garer selon la chaîne satéllitaire arabe alMayadeen.

"Nous allons nous battre, nous voulons la liberté. Nous sommes des combattants de la liberté", a déclaré un des manifestants

A vrai dire, la police a provoqué les manifestants car  jusque-là elle s'est contentée d'occuper Taksim. Or, les centaines de militants qui occupent la place Taksim ont été réveillés, incrédules, par l'intervention des forces de l'ordre!

 "Notre intention est d'ôter les pancartes et les dessins sur la place. Nous n'avons pas d'autre objectif", a assuré le gouverneur d'Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu, sur son compte Twitter.
  

A l'heure où a été rédigé ce rapport, des centaines d'hommes policiers tentent de prendre  d'assaut la place Taksim mais sont affrontés à une forte résistance de la part des manifestants .

Rappelons que les forces de l'ordre avaient quitté la place Taksim le 1er juin, après vingt-quatre heures presque ininterrompues d'affrontements violents avec des centaines de manifestants, ameutés par les réseaux sociaux pour dénoncer la brutalité avec laquelle la police avait évacué le parc Gezi à l'aube du 31 mai.
  
Plusieurs centaines de militants associatifs l'occupaient depuis plusieurs jours pour dénoncer l'arrachage des 600 arbres du parc dans le cadre d'un projet contesté d'aménagement de la place Taksim.
  
A noter que la place Taksim était interdite à toute forme de manifestation depuis les années 70.

Mais depuis le début des manifestatations,  la place Taksim a accueilli tous les soirs des milliers de personnes, certains jours des dizaines de milliers, qui exigent la démission du chef du gouvernement islamo-conservateur, accusé de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" la société turque.
  
La reprise, symbolique, de la place Taksim intervient au lendemain de l'annonce d'une rencontre, prévue mercredi, entre M. Erdogan et des représentants de la contestation, qu'ils a présentés à longueur de discours comme des "pillards" ou des "extrémistes".
  
"Notre Premier ministre a donné rendez-vous à certains des groupes qui organisent ces manifestations", a déclaré lundi soir le vice-Premier ministre Bülent Arinç à l'issue du conseil des ministres, "notre Premier ministre écoutera ce qu'ils ont à dire".