Tammam Salam se plaint que Fouad Siniora entrave la formation du gouvernement
Les milieux politiques attendent la décision du Conseil constitutionnel au sujet des recours en invalidation de la loi sur la prorogation du mandat du Parlement présentés par le chef de l’État, Michel Sleiman, et le Courant patriotique libre (CPL) du général Michel Aoun.
Des sources hauts placées assurent que le Conseil constitutionnel aurait décidé d'invalider la prorogation du mandat du Parlement jusqu’en novembre 2014. La décision est déjà prête et le Conseil devrait aussi souligner la nécessité d’organiser les élections dans les six prochains mois.
Selon ces milieux, le député Walid Joumblatt a estimé que si les informations faisant état de pressions exercées par le Courant du futur sur les deux membres sunnites du Conseil constitutionnels pour qu’ils acceptent les recours, conformément à une volonté étrangère, sont confirmées, cela constituerait une violation de l’accord entre Joumblatt et Saad Hariri. Les mêmes milieux ajoutent que cela compliquerait tout accord à l’avenir en raison de l’absence de confiance.
Tammam Salam se plaint que Fouad Siniora entrave la formation du gouvernement
Les milieux proches du Premier ministre désigné, Tammam Salam, affirment que «les Libanais avaient l’occasion de former un gouvernement calme, chargé de superviser les élections législatives et de gérer la crise dans le pays en maintenant les dangers à l’extérieur des frontières sur la base suivante: que ceux qui veulent se battre entre eux aillent le faire en Syrie». «Il est clair que personne ne veut former un nouveau cabinet avant que ne s’éclaircisse l’image des événements dans la région. Ils affirment le contraire de ce qu’ils font réellement», ajoutent ces milieux.
Ces mêmes sources indiquent que les difficultés auxquelles est confronté M. Salam ne commencent pas à Qoussair mais à «Sadat Tower» (où se situent les bureaux de Fouad Siniora, ndlr), «où l’ancien Premier ministre Fouad Siniora s’est autoproclamé Wali Faqih des sunnites. Il traite d’apostat ou récompense qui bon lui semble, aussi bien en politique que dans la justice et l’administration».
"Siniora s’est érigé en Prince des croyants et place des obstacles devant Tammam Salam pour l’empêcher de former son équipe et il n’a pas laissé un seul bâton sans le mettre dans les roues du Premier ministre désigné», regrettent les mêmes sources avant d’ajouter: «La relation entre Salam et Saad Hariri n’a pas besoin de médiateur et elle est meilleure que bonne. Mais Siniora s’emploie à convaincre les Américains de ne pas exercer des pressions pour accélérer la formation du gouvernement et de prendre leur temps, car il est le seul capable de mettre sur pied une équipe ministérielle. Puis il développe cette même théorie chez le président Nabih Berry.»
Les milieux proches de Salam affirment que le Hezbollah non plus ne souhaite pas la formation d’un nouveau gouvernement. «Le parti assure que la stabilité est sa priorité et qu’il veut éviter que l’incendie syrien ne se propage au Liban, déclarent les sources. Mais en contrepartie, il ne fait absolument rien pour faciliter la mission de Salam. Au contraire, il le juge sur chaque mot qu’il dit, comme par exemple lorsqu’il a déclaré qu’il était favorable au choix du peuple syrien. Où est le problème? Même le président Bachar al-Assad le dit».
Les proches de Salam soulignent que le Hezbollah refuse de céder un seul portefeuille. Selon eux, le parti doit faire des concessions car il est de son intérêt d’«encourager une pluralité sunnite».
source: mediaramalb