Un certain optimisme s’est répandu au lendemain du discours du président syrien, alors qu’une nouvelle tentative de faire passer des armes en Syrie a été avortée aux frontières avec l’Irak cette fois-ci.
Deux opposants syriens ont exprimé leur satisfaction à l’égard du discours prononcé par le président syrien Bachar ElAssad samedi soir, dans lequel il s’est engagé à abroger l’état d’urgence en vigueur au pays depuis 1963, assurant toutefois qu’il faut traduire les paroles par des actes.
« Le discours comporte des aspects positifs dont l’abrogation de l’état d’urgence la semaine prochaine, nous espérons que cela se traduira par la libération de tous les prisonniers d’opinion et politiques » a commenté le président de la commission arabe des droits de l’homme, l’avocat syrien vivant en France Haytham Mallah dans un entretien accordé à l’agence de presse United Press Internationale (UPI) (selon le site en ligne Arabs 48 et le site de la chaîne satellitaire qatarie AlJazira).
« Le discours s’adresse au gouvernement et non au peuple, mais nous espérons que ces paroles seront traduites en actes » a-t-il ajouté.
Même position satisfaite de la part d’un autre militant, le président de la Ligue syrienne des droits de l’homme Abdel Karim AlRahaoui, selon lequel le discours d’ElAssad est « positif », voire « c’est une démarche réelle sur la voie de la réforme ».
« C’est un discours qui nous invite à l’optimisme, et nous attendons que le gouvernement traduise ce discours sur la réalité », a-t-il souligné à l’UPI.
Rahaoui a tenu également à saluer les récents décrets signés par ElAssad, s’attendant à de nouvelle mesures de la part du gouvernement « au service du peuple et pour mettre fin à la grogne ».
Étrangement, l’Agence France Presse a rapporté des propos allant dans le sens inverse de la part du militant Mallah .
"C'est un pas qui n'est pas suffisant", aurait réagi selon l’AFP Mallah et d'ajouter: "L'intervention des services de sécurité dans la vie des gens doit cesser, et il faut laisser les protestataires manifester ».
Par ailleurs, les autorités syriennes ont assuré avoir confisqué des quantités d’armes introduites illégalement en Syrie via l’Irak.
Selon l’agence officielle Sana, ces armements étaient transportés dans un camion frigorifique conduit par un chauffeur irakien et aurait dû passer à travers le passage frontalier de Tanef.
Selon le directeur général des douanes syriennes, les armes saisies comptent des mitrailleuses, des fusils automatiques, des pistolets, des jumelles de nuit, des lance-roquettes et une grande quantité de munitions.
Le responsable syrien a également fait état d’autres cargaisons d’armements saisies ces derniers temps sur le passage frontalier de Bab ElHawa aux confins avec la Turquie, et celui de Yabbous frontalier du Liban.
Toujours selon l’agence syrienne, des milliers de Syriens se sont rassemblés samedi à Deraa aux cris « liberté, liberté, nous la voulons pacifique », en protestation aux agressions armées perpétrées par des groupes armés durant les manifestations.
Alors que dans la ville de Homs, des milliers participaient le même jour aux funérailles d’un agent de la police qui a succombé à ses blessures lors d’un rassemblement vendredi.
Dans les détails, d’après le chef de la police de Homs, une manifestation pacifique organisée à la sortie de la mosquée Khaled Ibn Walid a dégénéré lorsque des éléments incontrôlables se sont abattus sur le jeune sergent de 32 ans à coup de matraques et de pierres, le blessant mortellement à la poitrine et à la tête.
L’agence Sana a aussi signalé que d’autres rassemblements pacifiques organisés samedi dans les villes Derbassya, Qamichli, Deir EzZor, Homs, Banyas, Jablé, Heffé, Hama et dans certaines régions dans la banlieue de Damas, précisant qu’elles étaient limitées et se sont dans leur ensemble dispersés sans confrontation avec les forces de la sécurité.
Quant à l’agence AFP, elle évoqué dans une de ses dépêches ce dimanche des rassemblements ayant eu lieu dans la ville druze de Souwayda, où trois personnes auraient été blessées et à Douma.