29-11-2024 12:27 PM Jerusalem Timing

Iran/présidentielles: Aref se retire en faveur de Rohani

Iran/présidentielles: Aref se retire en faveur de Rohani

"La politique nucléaire ne changera pas quelque soit le vainqueur aux élections". Appel à l’union au sein des conservateurs.

Iran/Le candidat à la présidentielle Mohammad ArefA trois jours des présidentielles iraniennes prévues ce vendredi, le camp réformateur a essayé de renforcer ses chances face aux conservateurs.

Le candidat réformateur Mohammad Reza Aref s’est retiré ce mardi au profit de Hassan Rohani, également soutenu  par les ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani et Mohammad Khatami.

"Dans une lettre, (l'ancien président) Mohammad Khatami, le chef du mouvement réformateur, a affirmé que mon maintien dans la course à la présidentielle n'était pas dans l'intérêt (du mouvement). J'ai donc décidé de me retirer de la course", a écrit M. Aref dans un communiqué publié mardi sur son site internet (draref.ir).

Quelques heures plus tard, M. Khatami a appelé les Iraniens à voter pour M. Rohani.

"Je demande à tout le monde, en particulier les réformateurs et (...) à tous ceux qui veulent la grandeur de notre nation de participer à l'élection" et de voter "pour M. Rohani", a-t-il indiqué.

"En raison du devoir que j'ai vis-à-vis de mon pays et de l'avenir du peuple, je voterai pour mon cher frère Rohani", a écrit M. Khatami dans son message.

Le retrait de M. Aref est le deuxième en deux jours, après celui du conservateur Gholam-Ali Hadad-Adel qui s'est désisté lundi pour "favoriser l'élection d'un conservateur". 

Je suivrai la même voie que celle de Khatami et Rafsandjani

Iran/Le candidat à la présidentielle Hassan RohaniM. Rohani, un religieux âgé de 64 ans, devrait désormais avoir pour principaux adversaires Saïd Jalili, Ali Akbar Velayati et Mohammad Bagher Ghalibaf.

Les deux autres candidats, Mohsan Rezaïe et Mohammad Gharazi, apparaissent également distancés dans la course.

Dans un communiqué officiel, le Conseil consultatif (regroupant modérés et réformateurs) auprès de Mohammad Khatami a annoncé que "désormais Hassan Rohani est le candidat du camp réformateur".

"Je suivrai la même voie que celle de Khatami et Rafsandjani", a déclaré M. Rohani lundi lors d'un rassemblement au Kurdistan.

"Je n'approuve pas la politique étrangère actuelle du pays. Nous chercherons à avoir une bonne entente (avec les pays étrangers) pour réduire pas à pas les sanctions et les supprimer totalement", a-t-il ajouté.

Sous la présidence de M. Khatami, M. Rohani était le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale. A ce titre, il était responsable des négociations nucléaires entre l'Iran et les trois pays européens (France, Grande-Bretagne et Allemagne) pour régler la crise nucléaire entre 2003 et 2005.

L'Iran avait accepté la suspension de son programme d'enrichissement d'uranium et l'application du protocole additionnel au Traité de non prolifération nucléaire (TNP), qui permet des inspections surprises des installations nucléaires du pays.

Les partisans de Jalili critiquent Rohani

Iran/Le candidat à la présidentielle Said JaliliLes partisans de Saïd Jalili, actuel chef des négociateurs nucléaires iraniens, ont durement critiqué la politique de M. Rohani en affirmant qu'il avait tout cédé sans rien obtenir face aux pays occidentaux.

En 2005, après l'élection de Mahmoud Ahmadinejad, il avait quitté son poste et l'Iran avait alors repris ses activités d'enrichissement et suspendu l'application du protocole additionnel.

La politique nucléaire ne changera pas

L'ambassadeur iranien à MoscouDans ce contexte, l'ambassadeur iranien en Russie sayed Mahmoud-Reza Sajjadi a affirmé lundi depuiS Moscou que « quel que soit le résultat de la prochaine élection présidentielle, Téhéran ne modifiera pas sa politique nucléaire ».

«En ce qui concerne la politique nucléaire, nos approches resteront inchangées», a précisé le diplomate lors d'une conférence de presse.

Appel à l’union des conservateurs

Iran/Jalii, Velayati et QalibafMardi matin, une partie de la presse modérée et réformatrice saluait l'unité scellée dans leur camp. Dès lundi, des voix s'étaient élevées dans le camp conservateur pour appeler à l'unité en prévision de la décision de M. Aref.

"En cas de dispersion des voix chez les conservateurs, un candidat conservateur sera élu avec peu d'écart par rapport au candidat des réformateurs, qui pourront utiliser (cet argument) pour faire de la propagande (...) cette dispersion n'est pas raisonnable", prévenait ainsi Hassan Shariatmadari, le directeur du quotidien conservateur Kayhan.

Prévoyant sans doute l'union chez les réformateurs et modérés, le candidat conservateur Hadad-Adel avait appelé les conservateurs à s'unir pour faire élire l'un des leurs des le premier tour ou, en cas de second tour, permettre à deux candidats conservateurs d'y être présents pour barrer la route aux réformateurs.

Enfin, le président conservateur sortant Mahmoud Ahmadinejad a déclaré, "ni le gouvernement ni moi-même nous ne soutenons quelqu'un. Je n'ai qu'un vote et il est secret", selon Isna.