26-11-2024 08:48 PM Jerusalem Timing

"J’ai peur pour l’islam, l’arabité n’existe plus", regrette Nabih Berry

"Les poisons d’un tel discours font des dommages dans les rangs des musulmans libanais, et sont alimentés par les fatwas émises ici et là et qui approfondissent la plaie."

Liban/Nabih BerryLe président du Parlement, Nabih Berry, évoque avec tristesse les développements au Liban, où le désordre sécuritaire règne sur le terrain. Si sa vision pessimiste englobe plusieurs régions, c’est surtout la situation à Tripoli qui l’inquiète, et il met en garde contre la poursuite du bain de sang dans cette ville fatiguée.

Il rejette fermement les critiques adressées à l’armée ainsi que les appels lancés à la troupe afin qu’elle tranche la situation une fois pour toute. «Est-il demandé de détruire les immeubles d’où partent les tirs de francs-tireurs? s’interroge-t-il. Une armée réellement nationale ne peut pas faire cela contre ses propres citoyens».

M. Berry se demande si la trêve, obtenue grâce à son intervention et celle de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, pourra durer. Si tel n’est pas le cas, il se demande comment est-il possible d’organiser des élections législatives dans ces conditions. «Je ne crains pas cette échéance, surtout que les résultats dans mes régions électorales sont connus d’avance. J’ai peur pour le pays», dit-il.

M. Berry n’entre pas dans les détails des opérations militaires à Qoussair et l’éviction des miliciens de l’opposition syrienne de cette région. C’est surtout la position américaine à l’égard de ces développements, qui se rapproche de celle de Russie, qui l’intéresse. Son analyse, sur ce plan, rejoint celle du député Walid Joumblatt. Ce qui le dérange le plus, c’est que la mentalité libanaise n’a pas changé même «après la leçon de Qoussair».

«Les positions de certains ne changeront pas bien que le discours sectaire s’amplifie, dit-il. Les poisons d’un tel discours font des dommages dans les rangs des musulmans libanais, et sont alimentés par les fatwas émises ici et là et qui approfondissent la plaie.»

Et M. Berry de conclure: «En ces jours, j’ai peur pour l’islam et non pas pour l’arabité qui n’existe plus. Ce qui se passe actuellement porte préjudice à cette religion».

 AnNahar + Mediarama