Lavrov explique pourquoi les preuves présumées, envoyées par Washington pour accuser le pouvoir syrien dans des attaques chimiques ne sont pas adéquates aux critères internationaux .
La Russie a déclaré samedi que le président syrien Bachar al-Assad n'avait pas besoin d'utiliser des armes chimiques contre les rebelles, dans la mesure où ses forces gagnaient constamment du terrain ces dernières semaines.
Moscou avait jugé vendredi que les accusations des Etats-Unis sur l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien n'étaient "pas convaincantes".
"Le régime remporte des victoires sur le terrain, l'opposition l'a reconnu ouvertement" a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov aux journalistes lors d'un point presse avec son homologue italienne Emma Bonino en visite en Russie.
"Quel sens peut-il y avoir pour le régime syrien d'utiliser des armes chimiques, surtout à si petite échelle ?" a demandé M. Lavrov.
Commentant les informations présentées par Washington concernant l'utilisation d'armes chimiques par les autorités syriennes, le chef de la diplomatie russe avait estimé qu'elles ne correspondent pas aux critères formulés par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
Après avoir émis des soupçons sur le recours des forces gouvernementales aux armes chimiques contre les insurgés en Syrie, l'administration du président américain Barack Obama a d’un seul coup changé d’avis et indiqué qu'elle renforcerait l'aide militaire à l'opposition : il s’agirait toutefois d’une aide non-létale. Du moins officiellement, d’après les termes du vice-secrétaire d’Etat benjamin Rhodes.
Selon ce dernier, Washington a envoyé les données qu’elle a entre les mains pour accuser le pouvoir en Syrie.
« Les échantillons de sang, d'urine, de sol et de vêtements ne sont considérés comme une preuve convaincante que s'ils ont été prélevés par des experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques et que si ces échantillons ont été contrôlés par lesdits experts sur tout leur parcours vers un laboratoire agréé", a indiqué M. Lavrov lors d'une conférence de presse, rapporte Ria Novosti.
"Les documents qui nous ont été présentés par nos partenaires américains et, avant ces derniers, par nos partenaires britanniques et français ne contiennent pas de preuves ni de garanties attestant que ces échantillons […] répondent aux critères de l'OIAC", a précisé le chef de la diplomatie russe.
Selon lui, l'acheminement des échantillons vers le laboratoire n'a été soumis à aucun contrôle.
"Ni les Britanniques, ni les Français ni les Américains n'ont pu confirmer qu'un tel contrôle avait eu lieu", a conclu le ministre russe.
Ce sont les deux reporters du quotidien français le Monde, Laurent Van Der Stockt et Jean-Philippe Rémy, dépêchés dans le quartier de Jobar dans la province de Damas , qui ont été chargés de soi-disant procurer des preuves sur le gazage des rebelles par les forces gouvernementales. Damas les accuse d’avoir eux-mêmes créé de toutes pièces les pièces d’accusations.
Même le reportage vidéo filmant de soi-disant rebelles victimes de gazage et qui devrait être une sorte de pièce de conviction permet facilement de d’entrevoir une mise en scène... de mauvaise qualité.
Articles à consulter sur la campagne de manipulation du journal le Monde:
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