"Je pense qu’en principe nous ne permettrons pas un tel scénario", a dit Alexandre Loukachevitch.
La Russie ne permettra pas
l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie, hypothèse
proposée selon la presse américaine par des responsables militaires à
Washington, a déclaré lundi le porte-parole du ministère russe des Affaires
étrangères.
"Nous avons vu
avec l'exemple de la Libye la manière dont une telle zone est mise en place et
la façon dont de telles décisions sont appliquées. Nous ne voulons pas la
répétition d'un tel scénario en ce qui concerne le conflit en Syrie. Je pense
qu'en principe nous ne permettrons pas un tel scénario", a dit Alexandre
Loukachevitch lors d'une conférence de presse.
Des médias américains
ont affirmé la semaine dernière que le Pentagone avait proposé à
l'administration du président Barack Obama de mettre en place une zone
d'exclusion aérienne limitée, pour notamment protéger les camps d'entraînements
des combattants de l'opposition en Syrie.
En 2011, la Russie
avait autorisé les puissances occidentales à instaurer une zone d'exclusion
aérienne au-dessus de la Libye, en s'abstenant d'opposer son veto à une
résolution en ce sens présentée au Conseil de sécurité de l'Onu.
Mais Moscou avait
exprimé sa colère quand la même résolution avait été utilisée pour justifier le
bombardement de positions militaires du président libyen Mouammar Kadhafi.
Le chef de la diplomatie
russe Sergueï Lavrov avait déjà déclaré samedi qu'une telle zone au-dessus de
la Syrie serait "illégale".
Vendredi, la Maison
Blanche a rejeté l'instauration dans l'immédiat d'une telle zone, qui selon le
Wall Street Journal serait opérée par des avions volant en Jordanie et armés de
missiles air-air.
Mais le Pentagone a
confirmé samedi que les Etats-Unis allaient laisser des chasseurs de combat
F-16 et des missiles Patriot en Jordanie, après des manoeuvres communes qui
doivent s'achever la semaine prochaine.
Un responsable militaire
américain a également annoncé la semaine dernière que les Américains allaient
aussi conserver des navires amphibies sur la côte de la mer Rouge, en accord
avec les autorités jordaniennes.
Le porte-parole de
la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, a déclaré lundi que les activités
américaines en Jordanie étaient "une violation directe du droit
international".