28-11-2024 07:34 AM Jerusalem Timing

Le G8 accouche d’un accord a minima sur la Syrie

Le G8 accouche d’un accord a minima sur la Syrie

Avec ses formulations floues ou ambigües, la déclaration finale du G8 sur la Syrie reflète les profondes divergences entre Moscou et les Occidentaux.

Le G8 accouche d'un accord a minima sur la SyrieAprès deux jours de dures tractations, le sommet du G8 a accouché mardi d'un accord a minima sur la Syrie, appelant à l'organisation "dès que possible" d'une conférence de paix, mais laissant en suspens toutes les questions clés pour le règlement du conflit.

Avec ses formulations floues ou ambigües, la déclaration finale du G8 sur la Syrie reflète les profondes divergences entre Moscou et les Occidentaux qui appuient la rébellion syrienne.

Au sommet de Lough Erne, en Irlande du Nord, les Occidentaux d'un côté et le président russe Vladimir Poutine de l'autre se sont écharpés sur la Syrie, multipliant critiques et piques réciproques.

"Parvenir à un accord n'a pas été facile", a reconnu le Premier ministre britannique David Cameron, hôte du sommet, évoquant des discussions "franches" entre les dirigeants.

"Nous restons engagés à trouver une solution politique à la crise", indique le G8 dans sa déclaration, affirmant sa détermination à l'organisation "dès que possible" de la conférence dite de Genève 2, dans les limbes depuis son annonce début mai par Moscou et Washington.

Cette conférence, censée rassembler autour d'une même table des représentants des belligérants syriens, devra permettre la mise en place d'"un gouvernement transitoire formé par consentement mutuel et ayant les pleins pouvoirs exécutifs", souligne le texte.

Cette formule avait déjà été actée il y a un an au cours d'une première réunion à Genève, mais n'a jamais été mise en oeuvre car elle ne précise pas le sort du président syrien Bachar al-Assad, dont le départ est réclamé par les Occidentaux et les rebelles.

Si la déclaration du G8 laisse la porte ouverte à un avenir pour les forces de sécurité, notamment militaires, du régime, qui "doivent être préservées ou rétablies", il est "impensable qu'Assad joue un quelconque rôle dans l'avenir de son pays", a martelé M. Cameron.

Or, les Russes ont répété à Lough Erne que "seuls les Syriens" pouvaient décider de l'avenir de leur pays.

Et dans un entretien mardi avec le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), Bachar al-Assad a affirmé que quitter le pouvoir dans le contexte actuel serait une "trahison nationale".

Menace terroriste

Le G8 a par ailleurs pris acte du poids des extrémistes dans la rébellion, s'inquiétant de "la menace grandissante du terrorisme et de l'extrémisme en Syrie et de la nature de plus en plus intercommunautaire du conflit".

L’Algérie et l'Espagne en faveur d’une solution politique

De leur côté, l'Algérie et l'Espagne ont rappelé mardi à Alger leur attachement à une solution politique au conflit et estimé qu'une passerelle entre les processus Genève 1 et Genève 2 était en train de "se consolider".

   "Il n'y a pas de solution militaire pour le problème syrien, il doit y
avoir une solution négociée", a déclaré le ministre espagnol des Affaires
étrangères, José Manuel Garcia-Margallo lors d'un point de presse avec son
homologue Mourad Medelci.