Le dernier discours de Hariri semble leur avoir déplu.
Ce jugement est donné par Ghassan Rifi, chroniqueur du journal libanais Assafir et son correspondant dans la ville de Tripoli, du nord du Liban. Cette ville qui connait sur fond de la crise syrienne des accrochages intermittents entre des régions sunnites et les quartiers alaouites.
Raison pour laquelle, pense Rifi, les Sunnites ont mal pris le dernier discours du chef du courant du Futur Saad Hariri, qui a violement fustigé le Hezbollah, l’accusant « d’avoir corrompu la vie nationale et les liens fraternels entre les Libanais, y compris ceux entre chiites et sunnites ».
Il se peut que la majorité des Sunnites Libanais soient hostiles à la participation du Hezbollah dans les combats en Syrie, mais la plupart d’entre eux craignent plus que jamais que le pays ne soit entrainé dans une sédition aveugle qui introduise le pays dans une guerre civile aux séquelles catastrophiques.
Selon ces sunnites libanais consultés par Rifi, la réaction de Hariri n’est qu’une tentative de récupérer la rue sunnite. Mais peine perdue, ses mots n’ont trouvé d’écho, même au sein de ceux qui soutiennent l’insurrection syrienne, et selon lesquels Hariri ne détient de projet de confrontation et que ses apparitions médiatiques ont seulement pour but de faire semblant qu’il est le leader exclusif de la communauté sunnite.
Certains observateurs sunnites, poursuit le chroniqueur, pensent que ce comportement incitatif crée un environnement qui permet de générer des conflits sectaires communautaires, et se fiche du destin des Libanais, les sunnites entre autre, les seuls qui auront à payer le prix de toute aventure.
Tandis que Hariri se trouve à l’étranger.
Les appels répulsifs de Hariri vont à l'encontre de la culture des Sunnites qui a toujours été basée sur le dialogue et l’ouverture. Quand bien le Hezbollah voudrait se jeter dans la crise syrienne, au côté du régime, rien n’explique pourquoi Hariri voudrait faire de même avec les Sunnites et les jeter dans le volcan syrien ?
Les Tripolitains, rapporte Rifi, craignent devenir la prochaine boite à lettres pour envoyer des messages ou régler des comptes liés à la crise syrienne..... Ils craignent aussi pour la localité de Ersal, laquelle se livre à la zizanie, et connait les tueries et leurs ripostes..
D’aucuns s’interrogent si Hariri ne voudrait-ils pas en élevant le ton confessionnel et politique parvenir à un compromis avec le Hezbollah et ses alliés, pour preparer son retour.... ou s’il n’est pas en train de faire pression sur le Hezbollah, au nom de l’Arabie saoudite, également en préparation a un compromis prochain...
Selon Rifi , de nombreux hommes politiques libanais sunnites veulent toujours rester à l’écart de ce qui se passe en Syrie,..., pour faire éviter au Liban les laves de son volcan... et refusent une confrontation entre les Sunnites et les chiites qui brulera tout sur son chemin.