Cheikh Tayyeb a mis en garde contre la violence et la sédition, rejetant toutes les accusations de répudiation et dénégation de part et d’autre.
Il ne manquait plus à l'appel à la manifestation populaire du 30 juin contre le président Morsi que la bénédiction du Mufti d'al-Azhar, Cheikh Ahmed Al-Tayeb, sachant que cette bénédiction s'ajoute à celle du pape Twdharos II et des observateurs ont expliqué comme étant une invitation aux coptes de participer à cette manifestation contre la politique des Frères musulmans.
Le retour d'Al-Azhar s'est traduit dans un communiqué officiel dans lequel il a souligné que "l'opposition pacifique contre le gouverneur est légalement admissible et n'entache nullement la foi ni n'aboutit à la mécréance".
Dans le texte, Le religieux égyptien en appelle à l'entente et au calme, mettant en garde contre la violence et la sédition, et rejetant toutes les accusations de répudiation et dénégation de la part des adversaires.
Selon des observateurs, le communiqué du cheikh d'Al-Azhar est la réponse officielle de la plus haute instance religieuse de l'Egypte aux déclarations faites par les dirigeants des partis et des forces islamiques, qui avaient taxé les partisans de la manifestation prévue le 30 juin d"'infidèles".
Sachant que la dernière accusation a été exprimée en présence du président Morsi lors d'un meeting organisé au stade du Caire, où cheikh Mohammed AbdelMaqsoud, chef adjoint des droits légitimes et de la réforme du courant salafiste a demandé de prier pour les participants aux prochaines manifestations prévues le 30 juin, les qualifiant de" mécréants" et d'"hypocrites".
Cheikh Tayyeb est allé aussi dans le sens que "l'opposition armée face au dirigeant n'est pas une dénégation de la religion, mais tout simplement un péché qui ne taxe pas son auteur d'être un infidèle à l'Islam", rappelant que "la violence armée commis par les Kharijites contre les califes rachidites était certes un grand péché mais ils n'ont pas nié leur religion ni ne sont sortis de l'Islam".
Concernant les fatwas émises récemment par certains religieux et qui qualifient ceux qui s'opposent au dirigeant d'" hypocrite et d'infidèle et donc obligatoirement d'avoir renié l'Islam", cheikh d'Al-Azhar a déclaré que « de tels propos sont refusés par les références religieuses sunnites et tous les musulmans aussi ».
Selon des sources, citées par le quotidien libanais asSafir, cheikh d'al-Azhar était réticent à accepter l'invitation du président Morsi à sa rencontre: il avait insisté à ce que le pape Twadharos participe à cette réunion au cours de laquelle le président Morsi a exposé les défis que doit relever le pays, du point de vue de la présidence.
Les sources ont précisé que l'institution d' Al-Azhar a été soumise à "une grande pression" afin d'émettre une déclaration d'interdiction à la participation à la manifestation du 30 Juin prochain, et de la qualifier d'illégitime.
Rappelons que le pape Twadharos s'était directement adressé au cours d’interview à la télévision Mercredi soir, aux participants à la manifestation du 30 juin prochain : «Faites ce que votre conscience vous dicte et respectez la sécurité du lieu et de la nation». Et de souligner: «Je ne m'oppose pas à la participation des Coptes à ce jour», ajoutant toutefois que «chacun est libre d'exprimer son opinion, et après la révolution, il n'y a pas d'obstacle à l'expression de l'opinion publique, en particulier l'opinion de la jeunesse, car leur révolution a brisé le mur de la peur ".
Patterson: Morsi, un président élu
Par ailleurs, l'ambassadrice américaine au Caire, Anne Patterson, a déclaré que le président Mohammad Morsi est différent de son prédécesseur, Hosni Moubarak, et qu’ '"il n'y a pas de comparaison valable entre les deux", car "Morsi est un président élu ".
Patterson n'a pas caché son soutien au président Morsi dans sa répression contre "les rebelles" et le Front de salut national: "Nous soutenons les manifestations, mais je pense qu'elles ne mènent pas à une démocratie stable permettant de réaliser des élections".
Et de souligner: " l'armée égyptienne est notre amie et elle entretient de bonnes relations avec l'administration américaine, nous ne sommes pas pour un régime militaire, l‘Egypte devrait être un Etat civil.
Ashton: inquiète
Pour sa part, le Secrétaire général du Front du salut national (FSN) Mounir Fakhri Abdel-Nour a déclaré que les représentants du Front ont rencontré la ministre des Affaires étrangères de l'UE, Catherine Ashton, et lui ont souligné que la manifestation du 30 juin prochain est pacifique et que "les problèmes rencontrés par l'Egypte sont essentiellement d'ordre interne, seuls les Égyptiens les résoudrons sans avoir besoin d'ingérence par des tiers".
Abdelnour a révélé dans un communiqué du Front qu' «Ashton a exprimé aux représentants du FSN sa préoccupation concernant la prochaine manifestation craignant survenance d'incidents violents , sachant que la détérioration de la sécurité exerce un impact négatif sur la situation économique».