25-11-2024 03:56 AM Jerusalem Timing

Al-Azhar: manifester pacifiquement contre le dirigeant est légitime

Al-Azhar: manifester pacifiquement contre le dirigeant est légitime

Cheikh Tayyeb a mis en garde contre la violence et la sédition, rejetant toutes les accusations de répudiation et dénégation de part et d’autre.


Il ne manquait plus à l'appel  à la manifestation populaire du 30 juin contre le président Morsi que la bénédiction du Mufti d'al-Azhar,  Cheikh Ahmed Al-Tayeb, sachant que cette bénédiction s'ajoute à celle du pape Twdharos II et des observateurs ont expliqué comme étant une invitation aux coptes  de participer à cette manifestation contre la politique des Frères musulmans.

Le retour d'Al-Azhar s'est traduit dans un communiqué officiel dans lequel il a souligné  que "l'opposition pacifique contre le gouverneur est légalement admissible et n'entache nullement la foi ni n'aboutit à la mécréance".

Dans le texte, Le religieux égyptien en appelle à l'entente et au calme, mettant en garde contre  la violence et la sédition, et rejetant toutes les accusations de répudiation et dénégation de la part des adversaires.

Selon des observateurs, le communiqué du cheikh d'Al-Azhar est la  réponse officielle de la plus haute instance religieuse de l'Egypte aux  déclarations faites par les dirigeants des partis et des forces islamiques, qui avaient taxé les partisans de la manifestation prévue le 30 juin d"'infidèles".

Sachant que la dernière accusation a été exprimée  en présence du président Morsi lors d'un meeting organisé  au stade du Caire, où cheikh  Mohammed AbdelMaqsoud,  chef adjoint des droits légitimes et de la  réforme du courant salafiste   a demandé  de prier pour les participants aux prochaines manifestations prévues le 30 juin, les qualifiant de" mécréants" et d'"hypocrites".

Cheikh Tayyeb est allé aussi dans le sens que "l'opposition armée face au dirigeant n'est pas  une dénégation de la religion, mais tout simplement un péché qui ne taxe pas son auteur d'être un infidèle à l'Islam", rappelant que  "la violence armée  commis par les Kharijites contre les califes rachidites était certes un grand péché mais ils n'ont pas nié leur religion ni ne sont sortis de l'Islam".


Concernant les fatwas émises récemment par certains religieux et qui qualifient ceux qui s'opposent au dirigeant d'" hypocrite et d'infidèle et donc obligatoirement d'avoir renié  l'Islam", cheikh d'Al-Azhar a déclaré que « de tels propos sont refusés par les références religieuses sunnites et tous les musulmans aussi ».

Selon des sources, citées par le quotidien libanais asSafir,  cheikh d'al-Azhar était réticent à accepter l'invitation du président Morsi à sa rencontre: il avait insisté à ce que  le pape Twadharos participe à cette réunion au cours de laquelle le président Morsi a exposé les défis que doit relever le pays, du point de vue de la présidence.

Les sources ont  précisé  que l'institution d' Al-Azhar a été soumise à "une grande pression"  afin d'émettre une déclaration d'interdiction à la participation à la manifestation du 30 Juin prochain, et de la qualifier d'illégitime.

Rappelons que  le pape Twadharos s'était directement adressé au cours   d’interview à la télévision Mercredi soir,  aux participants à la manifestation du  30 juin prochain : «Faites ce que votre conscience vous dicte et respectez la sécurité du lieu et  de la nation». Et de souligner: «Je ne m'oppose pas à la participation  des Coptes à ce jour», ajoutant toutefois que «chacun est libre d'exprimer son opinion, et après la révolution, il n'y a pas d'obstacle à l'expression de l'opinion publique, en particulier l'opinion de la jeunesse, car leur révolution a brisé le mur de la peur ".

Patterson: Morsi, un président élu

Par ailleurs,  l'ambassadrice américaine au Caire, Anne Patterson, a déclaré que le président Mohammad Morsi est différent de son prédécesseur, Hosni Moubarak, et qu’ '"il n'y a pas de comparaison valable entre les deux", car "Morsi est un président élu ".

Patterson n'a pas caché son soutien au président Morsi dans sa répression contre "les rebelles" et le Front de salut national: "Nous soutenons les manifestations, mais je pense qu'elles ne mènent pas à une démocratie stable permettant de  réaliser des élections".

Et de souligner: " l'armée égyptienne est notre amie et elle entretient de bonnes relations avec l'administration américaine, nous ne sommes pas pour un régime militaire, l‘Egypte devrait être un Etat civil.

Ashton: inquiète

Pour sa part,  le Secrétaire général du Front du salut national (FSN) Mounir Fakhri Abdel-Nour a déclaré que les représentants du Front ont rencontré  la ministre des Affaires étrangères de l'UE, Catherine Ashton, et lui ont souligné que la manifestation du 30 juin prochain est pacifique et que "les problèmes rencontrés par l'Egypte sont  essentiellement d'ordre interne, seuls les Égyptiens les résoudrons sans avoir besoin d'ingérence  par des tiers".

Abdelnour a révélé dans  un communiqué du Front qu' «Ashton a exprimé aux  représentants du FSN sa  préoccupation  concernant la prochaine manifestation craignant  survenance d'incidents violents , sachant que  la détérioration de la sécurité exerce un impact négatif sur la situation économique».