24-11-2024 09:24 AM Jerusalem Timing

Et si le "croissant chiite" devenait la "pleine lune" !!

Et si le

C’est la hantise de Riyad!

 le spectre du soi-disant "Croissant chiite", créé de toutes pièces pour semer les scissions au sein des Musulmans (Liban-Yémen-Irak-Sharkiyya-Syrie-Iran) Le prince Makran, ex-chef du renseignement saoudien a envoyé un message aux diplomates américains les mettant en garde contre une influence iranienne qui s'élargit de jour en jour : " le croissant chiite risque de devenir la pleine lune"!!

Dans un article signé Anges McDowell, Reuters fait écho aux inquiétudes des princes saoudiens, qui tombés dans le piège du sectarisme tendu par l'occident, ont peur de l'influence iranienne.
" Cette hantise, bien manifeste depuis 2009 à travers des câbles diplomatiques s'est entièrement portée sur la Syrie. Riyad dit avoir peur de la progression fulgurante des forces du hezbollah en Syrie vers ce qu'il qualifie de positions des sunnites, soit les terroristes qu'il soutien et finance depuis deux ans.

Selon Reuters, " la guerre en Syrie est aux yeux des saoudiens une guerre géopolitique contre l’Iran, un pays que l'Arabie saoudite qualifie de "belliciste”, " d'extrémiste" et d'expansionniste" (!!), de "menace potentielle" pour Riyad”.

Abdel Aziz Al Saqarn, président du centre d'étude du Golfe à Djedda révèle d'autres aspects des préoccupations stratégiques de l'Arabie en Syrie : " si le gouvernement Assad parvient à vaincre ses ennemis, les pays arabes de la région finiront par comprendre que l'Iran est bien capable de soutenir ses alliés régionaux et ce sera la pire des choses pour les alliances déjà faites entre les arabes et les pays occidentaux".

Depuis la victoire de Qousseir, les dirigeants de Riyad ont un double motif de préoccupation. Les pays occidentaux et à leur tête les USA semblent changer de stratégie : certes ils veulent toujours le départ d'Assad mais ils s'éloignent de l'idée d'un armement effectif des rebelles.
 

Obama a annoncé vouloir livrer des armes létales à la  rébellion mais il ne dit ni comment ni quand. Ce qui rend les saoudiens plutôt méfiants. Ces derniers ont envoyé des missiles anti aériens aux rebelles mais ne croient plus à ce que la livraison d'armes ou les consultations tactiques soient suffisants pour que les rebelles parviennent au bout du régime Assad.

Quatre hommes forts de l'Arabie saoudite, à savoir le roi et trois de ses neveux , Fayçal, le ministre des AE, Bandar, le chef du renseignement et Salman Ben Sultan , numéro deux du conseil de sécurité nationale sont partisans d'une intervention militaire US en Syrie.

La présence du Hezbollah est aussi doublée de celle de la brigade irakienne Abol Fazl Al Abas que le prince Turki qualifie de poignée de fer de l'Iran.
En effet c'est cette présence qui a poussé les dirigeants arabes du golfe Persique et leurs nervis à recourir au discours confessionnel tant est désormais grande leur crainte.

Mais un analyste saoudien le confirme : " les dirigeants de Riyad sont bien conscients du danger qu'un tel discours confessionnel fait encourir à la région bien qu'ils ne cessent de traiter les chiites de païens et de corrompus. Ils savent que des attaques du genre contre Assad ne feront que mobiliser les jeunes chiites en sa faveur. Et puis les excès des salafistes feront le reste dans la mesure où ils les rendront exécrables  aux yeux de l'Occident ".
 

Riyad a aussi peur du retour de ses propres combattants wahhabites à la maison. Il a menacé ces takfiris de prison si dans ce cas, l'envie leur viendrait de prendre des armes contre le régime saoudien.

En cas de guerre directe contre Assad, l'Arabie saoudite, bien que dépositaire d'une Armée de l'Air performante, ne pourra que jouer un rôle limité.
L'aviation saoudienne a bien montré ses limites en 1991 au cours de la guerre contre l'Irak saddamiste.

L’analyste saoudien Al Saghar fait remarquer : la Russie respecte ses engagements envers la Syrie, l'Iran fait de même, mais les  Occidentaux s'en moquent de leurs engagements, et c'est cela qui pourrait finir par faire triompher Assad.

Riyad est conscient des dangers d’une ingérence US en Syrie d’autant plus que les rangs des rebelles sont loin d’être unis. Riyad a un dilemme à résoudre : comment faire des rebelles, excité par la pensée extrémiste wahhabite, des partisans de la « démocratie occidentale », de sorte qu’Obama puisse leur apporter son soutien ?

C’est dans ce contexte quasi catastrophique, que le modéré Rohani arrive au pouvoir: à la dernière nouvelle, le vice-ministre saoudien des AE s’est félicité de l’appel à l’apaisement qu’il a lancé, réclamant une amélioration des liens mutuels sur base de respect mutuel.

Une porte de sortie ?

 

Reuters- Traduit par Irib