24-11-2024 05:01 AM Jerusalem Timing

Brésil: les autorités sous pression au lendemain de grandes manifestations

Brésil: les autorités sous pression au lendemain de grandes manifestations

La présidente du Brésil Dilma Rousseff a convoqué une partie de son gouvernement à une réunion de crise.

Brésil: les autorités sous pression au lendemain de manifestations géantesDes manifestations historiques et des violences. Plus d'un million de Brésiliens ont déferlé jeudi soir dans les rues des principales villes du pays, septième puissance économique mondiale.

A son dixième jour, la mobilisation, pacifique au départ, a donné lieu à de nombreux affrontements avec la police et à des scènes de pillage. Exaspérés, les manifestants dénoncent, outre l'augmentation des prix des transports, la corruption de la classe politique et les 11 milliards d'euros de dépenses engagées pour la Coupe du monde de football, organisée dans un an.


Brésil: les autorités sous pression au lendemain de manifestations géantesFace à l'ampleur de cette fronde sociale, la présidence brésilienne a annoncé l'annulation d'une visite d'État au Japon de Dilma Rousseff, programmée du 26 au 28 juin. Dilma a convoqué ses principaux ministres à une réunion de crise, selon les sites des trois principaux journaux du pays, pour faire le point.

Selon la Folha de Sao Paulo, les participants vont tenter de cerner les profils et attentes des manifestants et d'évaluer la possibilité d'une intervention radiotélévisée de la dirigeante. Celle-ci ne s'est exprimée qu'une seule fois depuis le début de la crise, au lendemain d'une première journée de manifestations massives qui avaient réuni 250.000 personnes.

La classe politique brésilienne dans son ensemble apparaît totalement submergée par ce mouvement qu'elle n'a pas vu venir et qui ne cesse de grossir, dans un pays dont on vantait jusque là le miracle économique et social.

Grâce à une forte croissance économique, aujourd'hui en panne, et à des programmes sociaux, 40 millions de Brésiliens sont sortis de l'extrême pauvreté pour rejoindre les rangs de la petite classe moyenne et commencer à goûter à la société de consommation.

Ces années de progrès ont fait surgir des citoyens "qui réclament plus et ont droit à plus (...) de citoyenneté, plus d'éducation, plus de santé", avait analysé Dilma Rousseff mardi.

Après une semaine d'inertie et de manifestations d'abord violemment réprimées, les autorités ont pensé pouvoir désamorcer la crise en renonçant à l'augmentation du tarif des transports en commun qui avait allumé la mèche.

En vain. Toujours selon la Folha de Sao Paulo, les autorités de Brasilia ont été "effrayées" et "choquées" par l'attaque du ministère des Affaires étrangères, jeudi soir, par un groupe de manifestants, repoussée in extremis par la police.

Quant au maire de Rio, Edouard Paes, il s'est de son côté borné à déclarer qu'il s'exprimerait "quand le calme sera revenu". Jeudi, pas moins de 300.000 personnes ont défilé dans cette ville en pleine mutation qui doit accueillir en 2016 les Jeux olympiques.