24-11-2024 08:37 PM Jerusalem Timing

Ankara convoque l’ambassadeur allemand en réponse au rappel du sien à Berlin

Ankara convoque  l’ambassadeur allemand en réponse au rappel du sien à Berlin

Le ministre turc des Affaires européennes a mis en garde la chancelière allemande contre toute velléité de bloquer d’adhésion d’Ankara à l’UE.


Le Ministère turc des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur d'Allemagne à Ankara en réponse au rappel de l'ambassadeur de Turquie à Berlin , sur fond de désaccord entre les deux pays en raison de l'opposition de l'Allemagne à la reprise des négociations avec la Turquie concernant son adhésion à l'Union européenne.

Selon le site alNashra , citant l'agence d'information  turque Anadol , le ministre des affaires étrangères turc Ahmad Daoud a déclaré que   l'ambassadeur d'Allemagne à Ankara Eberhard Pohl a été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères pour l'informer de la  protestation de la Turquie contre les déclarations faites par les responsables allemands concernqnt le gouvernement turc.

De même, le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, a mis en garde  la chancelière allemande Angela Merkel contre toute velléité de bloquer l'ouverture d'un nouveau chapitre des négociations d'adhésion d'Ankara à l'Union européenne (UE).
 
"J'espère qu'elle va corriger l'erreur qu'elle a commise lundi  (...) ou cela donnera lieu à des réactions", a déclaré M. Bagis devant la presse, faisant allusion aux déclarations de Mme Merkel déplorant la répression "beaucoup trop dure", selon elle, des manifestations antigouvernementales en Turquie.
  
"La Turquie n'est pas n'importe quel pays", a encore dit M. Bagis, cité par les médias turcs, déplorant une "manoeuvre électoraliste facile" de la part de Mme Merkel à l'approche des élections législatives en Allemagne.
  
M. Bagis avait déjà mis en garde l'Allemagne jeudi en des termes particulièrement fermes.

"Si Mme Merkel se cherche de la matière destinée à la politique intérieure pour ses élections, cette matière ne doit pas être la Turquie", avait-il déclaré faisant allusion aux élections prévues le 22 septembre en Allemagne.
  
A Odessa (Russie), où il se trouve en visite de travail, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a fait part de son "malaise".
  
"Nous avons eu connaissance d'un blocage d'inspiration politique sous le prétexte  d'arguments techniques", a indiqué M. Davutoglu à la presse turque qui l'accompagnait.
  
Le chef de la diplomatie turque a lui aussi brandi la menace d'une détérioration des relations euro-turques si Berlin persistait dans son refus.

"Nous (...) prendrons les mesures nécessaires contre les pays qui feront en sorte d'interrompre les relations entre la Turquie et l'Union" européenne, a-t-il dit.
  
La chancelière a toujours affiché son scepticisme quant à l'aboutissement des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, entamées en 2005 et qui n'avancent que très lentement depuis, mais elle s'était montrée favorable en début d'année à l'ouverture d'un nouveau chapitre de négociations.
  
Toutefois selon des diplomates européens, l'Allemagne et les Pays-Bas s'opposent désormais à l'ouverture de ce chapitre, dans la foulée de leurs critiques déplorant la brutalité de la répression des manifestations antigouvernementales qui ont agité la Turquie pendant près de trois semaines.
 
Berlin a convoqué vendredi l'ambassadeur de Turquie en Allemagne pour protester contre les propos jeudi de M. Bagis, et Ankara devait faire de même, par mesure de réciprocité.