Les victimes ont été tuées aux cris Allahou Akbar ! Qandil condamne un crime haineux.
Quatre musulmans chiites ont été tués dimanche dans un village du gouvernorat de Guizeh, près du Caire, a-t-on appris de source policière.
La maison où s'étaient réunis des musulmans chiites dans la localité d'Abou Moussallam pour commémorer l’anniversaire du douzième descendant du prophète Mohammad (S), l'Imam AL-Mahdi (que Dieu hâte son apparition) a été encerclée par des habitants victimes de l’incitation confessionnelle.
La maison a été attaquée et incendiée par une foule de plusieurs centaines de personnes, qui a tué quatre personnes et en a blessées d'autres aux cris de Allahou Akbar!
Après leur mort, les victimes ont été lynchées dans les rues du village.
Selon des témoins et des responsables de la sécurité, des centaines d'habitants d'Abou Moussallam, un village du gouvernorat de Guizeh au sud du Caire, ont cerné dimanche la maison d'un musulman chiite après avoir appris qu'un religieux chiite, Hassan Shehata, s'y trouvait.
Quatre personnes ont été tuées, dont Hassan Shehata et son frère, et plusieurs autres blessées.
La scène a été filmée avec des téléphones et les images ont circulé sur la toile, les assaillants expliquant aux journalistes combien ils étaient "fiers" de ce qui s'était passé.
"Shehata assistait à une cérémonie religieuse (commémoration de la naissance de l’Imam Mahdi) dans la maison", a indiqué, en larmes, un habitant Diaa Moharram.
Selon l'adjoint de la sécurité pour Guizeh, le général Abelazim Nasreddine, la police a pu faire sortir 25 musulmans chiites de la maison pendant l'attaque, "ce qui a permis de réduire le nombre de victimes".
Environ une vingtaine de familles musulmanes chiites vivent à Abou Moussalem.
Qandil condamne un crime haineux
Le Premier ministre égytpien Hicham Qandil a condamné lundi un "crime haineux" qui est "incompatible avec les principes et les enseignements de notre religion tolérante".
Récemment lors d'une conférence en présence du président Mohamed Morsi, un responsable d'un mouvement salafiste a traité les musulmans chiites d'"immondices".
Accusations contre Morsi
Bahaa Anwar, un porte-parole de cette communauté en Egypte, a fait porter à M. Morsi la responsabilité de cette attaque.
"Morsi porte l'entière responsabilité de ce qui s'est passé car il y a eu constamment des incitations anti-chiites dans le village et personne n'est intervenu malgré nos appels répétés aux autorités", a-t-il indiqué.