Pour le général Michel Aoun, le laxisme de certains responsables sécuritaires est la cause de ce qui se passe à Saida.
Le mufti Qabbani rejette les appels à diviser l’armée
Le mufti de la République Islamique cheikh Mohammad
Qabbani a considéré que « les incidents accélérés à Saida et Tripoli ont
pour objectif d’occuper l’armée dans des batailles internes secondaires pour
frapper son rôle essentiel, celui de protéger la stabilité et la sécurité dans
le pays ».
Dans une lettre adressée aux Libanais, cheikh Qabbani a
qualifié de « crime à l’encontre du Liban » l’attaque contre l’armée
libanaise, rejetant tout combat avec l’armée quel que soit l’alibi.
Quant aux appels lancés aux soldats sunnites de faire défection, le mufti du Liban a dit que « ces appels sont un crime envers les sunnites du Liban, mais aussi envers le Liban et l’armée. Ces appels mènent au chaos et à la division qui pavent leur voie dans le pays ». Il a par ailleurs appelé à ne pas négliger les appels au secours lancés par les habitants assiégés dans leurs maisons à Saida et dans son entourage, et à faciliter la mission de l’armée pour réinstaurer la
stabilité dans la ville, mais aussi à Tripoli, dans la Békaa et dans tout le
Liban ».
Et de poursuivre : « Il est interdit de porter atteinte au rôle et à l’image de l’armée libanaise. Il faut une enquête rapide et transparente pour dévoiler ce qui s’est passé, juger ceux qui étaient derrière cette catastrophe, et informer le public libanais, notamment islamique, de la réalité de ce qui s’est passé à Saida ».
Cheikh Qabbani a par ailleurs contacté le commandant de l’armée
Jean Qahwaji pour présenter ses condoléances pour la mort des soldats.
Patriarche Rai: "Nous sommes tous des bourreaux quand nous portons atteinte l’un à l’autre"
Le patriarche maronite Boutros
Rai a déploré les événements à Saida, considérant que l’attaque contre l’armée
est une agression contre tout le Liban, la patrie et l’Etat, et une attaque
contre la dignité du Liban. « Celui qui couvre politiquement ces crimes
commet les mêmes crimes » des groupes armés. Il a appelé la justice à
assumer ses responsabilités et à dévoiler l’identité des assaillants. « Nous
sommes tous des bourreaux quand nous portons atteinte l’un à l’autre, et nous
sommes tous des bourreaux quand nous portons des armes illégales et quand nous
entrainons l’Etat dans des guerres que nous ne voulons pas », a-t-il dit.
Nabih Berri : L’attaque contre l’armée est un acte de traitrise pour la patrie
Le chef du Parlement Nabih Berri a condamné l’agression
contre l’armée libanaise. « C’est un acte de traitrise pour la patrie. Il
est de droit de l’armée de faire tout ce qui lui est convenable pour empêcher
toute atteinte à la sécurité du Liban et mettre le pays à l’abri de la division
qui n’épargnera personne ».
Fouad Siniora : imposez un couvre-feu et retirez les hommes armés de Saida
Le chef du bloc du courant du Futur Fouad Siniora a présenté
une initiative de 4 points pour régler la crise à Saida, appelant l’armée à « imposer
un couvre-feu dans toute la ville de Saida, en retirer tous les hommes armés,
dont les quartiers généraux sécuritaires et les appartements armés des brigades
de la résistance, remettre les responsables des tirs sur l’armée, et assurer la
sécurité de tous les citoyens ».
Le Hezbollah : L’agression contre l’armée est une agression contre tous les Libanais
Le Hezbollah a condamné l’agression
contre l’armée libanaise à Saida de la part du groupe d’al-Assir, précisant que
« le crime odieux contre l’armée libanaise est une agression contre tous
les Libanais ».
« Ce qui s’est passé est
une occasion pour que les Libanais se regroupent autour de l’institution de l’armée
libanaise », a indiqué le Hezbollah dans un communiqué, réitérant sa « solidarité
avec l’institution militaire qui est une grande institution nationale ».
Les factions palestiniennes : Epargner les camps palestiniens des conflits internes
Les factions palestiniennes au Liban ont assuré que « la position palestinienne est unique sur les incidents à Saida. Il s’agit d’épargner les camps de réfugiés des conflits internes libanais. Les Palestiniens ne sont pas partie prenante aux conflits internes au Liban et ne permettront pas d’utiliser les camps pour frapper la paix civile libanaise et ne seront que facteur de stabilité dans le pays ».
Michel Aoun : des responsables sécuritaires ont négligé leurs devoirs envers leur armée et leur patrie
Le chef du bloc parlementaire « Changement et
réformes », le général Michel Aoun a déploré les victimes de l’armée
libanaise, souhaitant que ce qui se passe à Saida soit le début de la
libération du Liban des hommes armés internes qui attaquent les Libanais et
commettent des crimes au nom de certaines causes déterminées. « Ces
mouvements étaient tout petits mais ils ont grandi, pour provoquer ce grand
nombre de victimes ».
Le général Aoun a accusé certains responsables sécuritaires qui n’ont pas assumé leurs responsabilités envers leur armée, leur
patrie et leurs citoyens. « L’armée a assuré elle-même la couverture à sa
mobilisation, et celui qui assume la responsabilité de la défense de la patrie
doit réaliser le danger d’avoir laissé des groupes armés grandir et se
développer sous sa supervision ».