«Beaucoup voudraient que nous croyions que le régime syrien a utilisé des armes chimiques. Nous devrions nous poser la question de savoir s’ils ne participent pas à la collecte de ces indices ». Washington Post.
Le Qatar est derrière la livraison de produits chimiques mortels utilisés à Alep en Syrie, contre des militaires syriens.
C’est une source d’un service de renseignement régional concerné par le conflit armé en Syrie qui l’assure pour le quotidien libanais AlAkhbar.
« Deux officiers qataris ont été chargés de livrer les produits chimiques qui ont été aspergés à Khan AlAssal par les milices armées, à travers le sol turc et en toute connaissance de cause des autorités d’Ankara », écrit le journal.
Il s’agit du major Saïd Fahed AlHajeri et du capitaine Faleh Ben Khaled AlTamimi.
Ces informations et tout le dossier les concernant ont été transférés aux renseignements russes qui à leur tour, les a exposés aux autorités turques.
Raison pour laquelle ces dernières, et dans une tentative de camoufler cette opération, ont déclaré avoir procédé à l’arrestation de 12 membres du Front al-Nosra transportant des produits chimiques, dont 2 kilos de gaz sarin, dans une opération de perquisitions le 30 mai dernier, à Istanbul et dans les provinces de Mesrine, Adana, Hatay a proximité de la frontière avec la Syrie.
Or, toutes les tentatives russes pour s’enquérir sur ces arrestations n’ont obtenu aucune réponse de la part d’Ankara.
Il semble aussi que les deux officiers qataris aient été liquidés dans un attentat-suicide en Somalie.
Celui-là même perpétré le 5 mai dernier contre un convoi officiel qatari à Mogadiscio, et au cours duquel 8 personnes au moins ont été tuées.
Le 19 mars dernier, 26 Syriens au moins ont été tués dont 16 soldats gouvernementaux et 86 autres blessés à Khan AlAssal, quartier au sud-ouest d’Alep, dans une attaque au gaz sarin contre une position de l’armée arabe syrienne.
Les tentatives du gouvernement syrien de saisir l’ONU dans cette affaire ont été torpillées par les puissances occidentales qui ont insistaient pour envoyer des enquêteurs en Syrie qu’ils se déplacent librement en Syrie. Ce que Damas a catégoriquement rejeté, craignant qu’ils ne disséminent de fausses pièces à conviction, permettant de l’accuser. Entretemps, l’ONU avait exprimé une position qui prend plutôt au sérieux le gazage de Khan AlAssal.
Depuis, ces puissances qui ne ménagent aucun moyen pour renverser le pouvoir syrien, s’attellent pour rendre la pareille en accusant sans indices les autorités syriennes de recourir aux armes chimiques. Dernièrement, à la base de témoignages de deux journalistes du quotidien français du journal français Le Monde dépêchés dans le quartier Jobar, dans les périphéries de Damas, elles se sont mises à accuser le pouvoir syrien d’avoir utilisé du gaz sarin, tuant quelques 150 personnes.
Sans toutefois parvenir à être convaincantes : ni la Russie, ni l’ONU n’ont pris au sérieux ces accusations. Sachant que même les deux journalistes avaient exprimé leurs témoignages au conditionnel.
Le scientifique suédois Rolf Ekeus qui avait présidé l’équipe d’inspection des Nations Unies des ADM en Irak dans les années 90 du siècle dernier constaté avec pertinence : « Si j’avais été l’opposition syrienne, laquelle sait que la maison Blanche a fixé « une ligne rouge » sur l’utilisation du gaz sarin, il aurait été dans mon intérêt de donner l’impression que certains armements chimiques ont été utilisés ».
Dans la même logique, le Washington Post citant un ex-haut responsable américain ayant requis l’anonymat rapporte : « beaucoup de gens voudraient que nous croyions que le régime a utilisé des armes chimiques. Nous devons nous poser la question de savoir si ces gens ne participent pas à la collecte de ces indices ».