01-11-2024 05:26 AM Jerusalem Timing

Ahmad Al-Assir avait déployé des combattants du Front al-Nosra

Ahmad Al-Assir avait déployé des combattants du Front al-Nosra

"L’après bataille de Saïda ne sera pas comme avant, et l’armée ne sera pas un bouc émissaire et elle n’acceptera pas le déclenchement de la fitna".

Liban/SaidaLa situation au Liban glisse de plus en plus vers le chaos sécuritaire, à la lumière des répercussions de la guerre syrienne d’une part, et du vide au niveau du pouvoir politique de l’autre. Le lien entre les scènes libanaise et syrienne est de plus en plus fort sur les plans militaire et sécuritaire.

Il se traduit par des combats frontaliers, des tirs d’obus dans la Bekaa, des roquettes à Beyrouth, des tensions à Tripoli et Saïda. Mais la surprise est venue de cheikh Ahmad al-Assir, qui a commis une erreur d’évaluation et un péché qui ressemble à un suicide.

Liban/SaidaAlors qu’il affirmait défendre le projet de l’Etat et s’opposait au Hezbollah, il a ouvert le feu sur l’armée, qui symbolise l’Etat.

Al-Assir s’étaient bien préparé pour son combat contre le Hezbollah. Il a entrainé ses hommes après les avoir endoctriné sur les plans idéologique et sectaire, a déployé des groupes extrémistes du Front al-Nosra, a conclu des arrangements avec des mouvements terroristes à Taamir de Aïn el-Héloué, et a érigé des fortifications semblables à celles de Fateh al-Islam, à Nahr al-Bared.

Il a établi des plans, déployé des snipers dans des caches, posté en embuscade des unités équipées de lance-roquettes, et a installé un hôpital de campagne sous-terrain. Deux derniers avant les combats, il avait même ramené des chirurgiens en prévision de la confrontation à venir.

En contrepartie, le Hezbollah se préparait aussi à tomber sur al-Assir au cas où il franchirait la ligne rouge en attaquant les appartements habités par ses partisans ou s’il coupait la route menant au Liban-Sud.

Surtout qu’al-Assir se préparait à attaquer lundi dernier, si le Hezbollah n’évacuait pas les appartements.

Mais la surprise est venue du fait qu’al-Assir, sentant qu’il était prêt pour la confrontation, s’en est pris à l’armée au lieu d’attaquer le Hezbollah. Il croyait qu’une attaque fulgurante et violente paralyserait l’armée et provoquerait un sursaut sunnite dans toutes les régions en signe de solidarité avec lui, et que les médiations entreraient en vigueur pour régler le problème, comme d’habitude.

L’armée aussi a été surprise et ne s’attendait pas à ce qu’al-Assir s’en prenne à elle, d’autant qu’elle lui assurait une protection depuis son apparition sur la scène, bien qu’elle ne partageât pas ses prises de positions.

Dix-sept martyrs et 100 blessés dans les rangs de l’armée en quelques heures. Cela prouve que la bataille n’avait pas lieu seulement avec al-Assir mais avec des groupes plus extrémistes et mieux entrainés, qui ont une haine envers l’institution militaire.

L’armée n’avait d’autre choix que de se défendre et de protéger l’Etat et la population, mais aussi de changer les règles du jeu et refusant les intimidations, les compromis à la façon libanaise traditionnelle, au dépens du sang de ses martyrs.

Le Liban a échappé à la discorde et à un autre Nahr al-Bared. L’après bataille de Saïda ne sera pas comme avant, et l’armée ne sera pas un bouc émissaire et elle n’acceptera pas le déclenchement de la fitna. Elle frappera comme elle l’a fait à Saïda.

Le Hezbollah peut cueillir le fruit de sa patience et remercier al-Assir qui s’est suicidé et avec lui son mouvement, avant d’égorger les soldats de l’armée. Car il lui a évité une bataille féroce, coûteuse en hommes, et qui aurait eu de graves répercussions.

Al Joumhouria + Mediarama