Une source russe révèle que l’Otan est en train de préparer un plan d’opération terrestre en Libye, qui pourrait débuter fin avril. Un responsable français sollicite l’Otan à déployer des troupes au sol.
"Les informations provenant de différentes sources indiquent que l'Otan est en train d'élaborer, avec la participation active de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, un plan d'opération terrestre en Libye.
Tout indique qu'une opération au sol commencera si l'Alliance n'arrive pas, grâce aux frappes aériennes, à faire capituler le régime Kadhafi", c'est ce qu'a révélé, lundi, le représentant russe à l'OTAN Dmitri Rogozine.
Il a ajouté que « si les événements en Libye évoluent selon un tel scénario, l'opération terrestre pourrait commencer fin avril-début mai ».
Un responsable français demande des troupes au sol
Entre-temps, le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française, Axel Poniatowski, a réclamé lundi à l'OTAN l'envoi de forces spéciales au sol pour éviter, selon lui, "l'enlisement" en Libye.
"J'estime que l'on se dirige vers un enlisement inutile et des pertes importantes de vies humaines sans la mise en place rapide d'une convergence d'actions ciblées, entre les frappes aériennes et la désignation des objectifs sur le terrain, grâce à l'envoi de forces spéciales", a déclaré Poniatowski dans un communiqué.
A l'origine de l'intervention militaire internationale en Libye, la résolution 1973 des Nations unies, autorisant toutes les mesures nécessaires pour protéger les populations civiles, exclut toute occupation terrestre du pays.
Selon Axel Poniatowski, il est "tout à fait dans l'esprit" de cette résolution "que l'OTAN envoie au sol, non pas des troupes combattantes, mais des forces spéciales dont la seule mission est d'identifier les coordonnées des objectifs".
"Alors que les frappes occidentales ont commencé depuis le 19 mars sur mandat de l'ONU, la situation militaire en Libye présente toutes les caractéristiques d'un enlisement", ajoute ce membre du parti UMP du président Nicolas Sarkozy.
"L'usage exclusif de la force aérienne, imposé par la résolution 1973 des Nations unies, montre ses limites face à des cibles mobiles et indiscernables du fait de l'imbrication des forces loyalistes et des forces insurgées. Sans information terrestre, l'aviation de la coalition évolue en aveugle et multiplie les risques de bavures", poursuit-il.
"Nous ne pouvons espérer un dénouement rapide du conflit en persistant à imposer un tel handicap aux forces de la coalition et aux insurgés", selon ses propres termes.