"les dirigeants du Golfe appréhendent le processus de changement au Qatar et qualifie ce transfert de pouvoir de désagrément et non de modèle à suivre"
Selon une source diplomatique saoudienne, citée par le site internet elNashra " le roi Abdallah II de l'Arabie-saoudite a dû écourter son séjour au Maroc parce qu'un coup d'Etat se préparait contre lui dans son royaume ".
La source a précisé que "grâce à l'intervention de Washington dans les affaires internes de la monarchie saoudienne, la situation est revenue à la normale en attendant de préparer le terrain à l'instauration d' une nouvelle phase dans la région arabe, basée sur la reconstruction de nouveaux équilibres permettant plus d'objectivité dans la gestion des crises, d'où la nécessité de savoir définir les dernières tendances politiques pour pouvoir déterminer les formes de régime".
La source a ajouté que " l'atmosphère à l'intérieur de la famille royale est tendue, voire conflictuelle, et ce en raison de l'opposition de deux courants : le premier fondé sur le sectarisme à travers un certain militantisme et une individualité dans l'administration du monde islamique, et le deuxième se résume en la recherche d'un bon voisinage régional et la coexistence avec un nouveau système arabe provoqué par le printemps arabe, même si le changement dans certains pays n' a pas été à la hauteur des espoirs des peuples , mais constitue plutôt une promesse d'un début acceptable ".
Rappelons, que la chaîne satellitaire iranienne anglophone Press Tv avait rapporté il y a quelques jours, que les autorités saoudiennes avaient pris une décision d'assigner à résidence le député et ancien ministre de la Défense le prince Khaled ben Sultan Al Saoud.
Citant le site saoudien Miraat alJazira, la chaîne en question a précisé que "cette décision a été prise après la découverte par les services de renseignement et de sécurité saoudien d'un mouvement inhabituel au sein des forces armées terrestres impliquant des dizaines d'officiers proches du ministre faisant partie des forces armées de l'artillerie, du corps des signaux et de celui Transports".
Selon le site: "L'enquête a révélé l'implication des officiers des forces de défense aérienne au sein du réseau associée au ministre de la Défense Khaled bin Sultan, et que le monarque saoudien a été immédiatement mis au courant alors qu'il se trouvait au Maroc, le poussant à retourner brusquement au pays et imposer la résidence surveillée au prince Khaled bin Sultan et l'interdiction au prince Mohammed bin Fahd de retourner en Arabie saoudite jusqu'à nouvel ordre".
En ce qui concerne le Qatar, la source diplomatique saoudienne a estimé que le transfert de pouvoir dans ce pays affectera certainement la politique étrangère du Qatar, surtout que depuis un certain temps elle est devenue un problème en soi que ce soit dans les relations avec les voisins ou avec l'administration américaine elle-même.
" Et c'est ce qui a émergé il y a quelques jours où il ne fait plus aucun doute que Washington ne veut pas renverser le régime syrien, mais exercer la pression sur lui pour le pousser à participer à la conférence de Genève 2, sans conditions prédéfinies , alors que le Qatar s'acharne à financer l'opposition syrienne et lui fournir des armes, au point de menacer les intérêts stratégiques des Etats-Unis, et aussi ses relations avec l'Arabie saoudite, qui a pensé sérieusement à s'assurer un chemin de retour dans la crise syrienne" conclut la source.
Cela dit, selon le quotidien britannique le Financial Times , "les dirigeants du Golfe appréhendent le processus de changement au Qatar et qualifie ce transfert de pouvoir de désagrément et non de modèle à suivre, accusant le Qatar de chercher toujours à paraître comme un Etat différent des autres, n'ayant pas peur de prendre des risques".
Le quotidien écrit: "qu'il soit malade ou veuille tout juste apparaître avant-gardiste, le prince Hamad ben Khalifa Al Thani a vexé et contrarié ses voisins par son retrait du pouvoir", soulignant qu"'il est de coutume dans le golfe que les dirigeants âgés poursuivent leur règne même s'ils ne sont plus en condition de gouverner, provoquant ainsi des conflits et les luttes intestines au sein de leurs familles, tandis que Cheikh Hamad a voulu éviter cette situation de conflit et de violence, après le renversement de son père en 1995, il a tenu à assurer une transition du pouvoir en douceur, un processus qu'il peut surveiller et protéger ".