"Le report de la conférence Genève 2 est intentionnel"
La ministre italienne des affaires étrangères , Emma Bonino a embarassé ses alliés français et britannique par ses propos dans lesquels elle accuse certains pays régionaux d'avoir saboter la conférence de Genève 2, rapporte le correspondant du quotidien libanais asSafir à Luxembourg.
Suite à une réunion avec ses homologues à Luxembourg, Bonino a déclaré sans équivoque que "la solution à la crise syrienne ne peut plus supporter de retard car si l'on parle de menace de débordement de la crise, ce genre d'expression est trop lèger car le débordement est réel".
Bonino a exprimé "son inquiètude envers la crise syrienne du fait du report de semaines de la Conférence de Genève 2 et cela n'est pas une bonne nouvelle".
Mais le plus grave dans les déclarations de Bonino c'est qu'elle a pointé du doigt certains pays régionaux, sans les citer de vouloir poursuivre la guerre en Syrie : «Je sais très bien que des pays de la région préfèrent une solution militaire, et je m'en excuse, mais je ne pense pas que ce soit la bonne solution ou une solution durable".
Des propos qui interviennent suite à une réunion des Amis de la Syrie, qui a eu lieu samedi dernier à Doha.
Autrement dit, Bonino laisse sous-entendre que "le report de Genève 2 est intentionnel". Pour la première fois, un noyau des Amis de la Syrie reconnaît que ce n'est pas la Russie et le régime syrien qui refusent une solution politique , mais les alliés de l'opposition qui pensent que l'option de la guerre est la meilleure".
Elle a estimé que "la guerre peut toujours être nourrie et apparemment c'est très facile, mais c'est douloureux. Toutefois, le principal problème est le processus de transition durable du pouvoir et nous avons vu dans plusieurs pays comme il est difficile à réaliser".
Et de poursuivre: "Je pense aussi que nous pouvons faire progresser cette transition pos- guerre mais ce serait un processus long, je suis assez vieille pour bien me rappeler de la conférence de paix dans les Balkans et dans l'ex-Yougoslavie".
Or, au sein de la réunion des ministres , Bonino ne s'est pas exprimé ainsi.
Une source diplomatique européenne a indiqué au quotidien asSafir que le débat sur la Syrie était bref et il a rejoint un certain nombre de dossiers. Et que les propos de Lakhdar Barhimi résume ce qui a été dit à cette réunion soit que le sommet des G8 a porté une lueur d'espoir sur un réglement politique de la crise syrienne".