Morsi propose d’amender la constitution.
Au moins une personne a été tuée et 237 blessées mercredi lors de heurts entre partisans et opposants du président Mohamed Morsi en Egypte, dernier épisode en date des troubles dans ce pays profondément divisé, selon le ministère de la Santé.
Ces heurts surviennent en pleines tensions dans le pays avant une mobilisation massive contre M. Morsi prévue le 30 juin, jour anniversaire de son investiture, l'opposition accusant le président d'accaparer le pouvoir.
Des rassemblements pro et anti-Morsi ont eu lieu dans plusieurs régions du pays, mais les accrochages ont eu lieu seulement à Mansoura dans le delta du Nil (nord), selon des responsables.
A Mansoura, les heurts ont éclaté lorsque des opposants ont lancé des ordures sur un rassemblement pro-Morsi, selon un responsable de la sécurité.
Selon le ministère de la Santé, une personne a été tuée et 237 blessées dans les heurts.
Des sources médicales à l'Hôpital international de Mansoura ont fait état de victimes atteintes par balles.
Au Caire, sur la place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011 qui a renversé le régime de Hosni Moubarak, des centaines de manifestants anti-Morsi se sont rassemblés en attendant le discours du président.
D'autres se sont regroupés devant le ministère de la Défense scandant des slogans hostiles au président et arborant des drapeaux égyptiens.
A Alexandrie et dans d'autres provinces du Delta du Nil, des partisans du président Morsi ont défilé dans les rues.
L'Egypte est profondément divisée entre les partisans de M. Morsi, qui estiment qu'il épure les institutions après des décennies de corruption, et ses détracteurs qui l'accusent de concentrer le pouvoir entre les mains des Frères musulmans.
Morsi propose d'amender la constitution
Dans un discours prononcé en début de soirée, le président égyptien a estimé que "la polarisation politique et les conflits ont atteint un stade qui menace notre expérience démocratique naissante et qui menace d'entraîner l'ensemble de la nation dans un état de paralysie et de chaos".
Au cours de ces deux heures et demie de monologue, le président égyptien a également proposé de former une commission visant à amender la constitution, adoptée par référendum en décembre dernier, décriée depuis de longues semaines.
M. Morsi est actuellement la cible d'une campagne réclamant son départ, baptisée Tamarrod (rébellion, en arabe), dont les organisateurs affirment avoir rassemblé 15 millions de signatures pour demander une élection présidentielle anticipée.