22-11-2024 03:57 PM Jerusalem Timing

Flambée de violences en Libye, le ministre de la Défense remplacé

Flambée de violences en Libye, le ministre de la Défense remplacé

Selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, cinq personnes ont été tuées et 97 autres blessées dans ces violences.

  

La Libye connaît une nouvelle flambée de violences
meurtrières entre milices armées, qui ont précipité le départ du ministre de la
Défense, Mohamed al-Barghathi, illustrant l'échec des autorités à rétablir leur
autorité sur un terrain miné.

   Jeudi, la
tension était vive à Tripoli, au lendemain de violents affrontements ayant
opposé deux groupes armés dans le quartier d'Abou Slim près du centre de la
capitale.

   Selon un nouveau
bilan du ministère de la Santé, cinq personnes ont été tuées et 97 autres
blessées dans ces violences.

   Au même moment,
dans le sud du pays, trois voitures piégées ont explosé mercredi soir à une
demi-heure d'intervalle à Sebha (700 km au sud de Tripoli), faisant 2 morts et
17 blessés, de source officielle.

   A Benghazi,
bastion de la révolution de 2011, un officier de l'armée a été tué mercredi par
l'explosion d'une bombe placée dans son véhicule, dernier épisode d'une série
d'assassinats et d'attaques contre les forces de sécurité dans cette ville de
l'est libyen.

   Benghazi a connu
en juin des combats meurtriers dans le cadre d'une lutte d'influence entre
milices et forces de sécurité.

   La bataille
semble désormais s'être déplacée dans la capitale où sont installées des
milices aux idéologies et motivations diverses.

   Mardi, un groupe
armé originaire de Zenten avait attaqué le siège de la Garde des installations
pétrolières à Tripoli, après avoir dû abandonner la surveillance d'un champ de
pétrole dans le sud du pays au profit d'une brigade d'une tribu locale.

   D'autres
brigades d'ex-rebelles de la Haute commission de sécurité, dépendant du
ministère de l'Intérieur, s'étaient alors opposées par la force

aux assaillants, arrêtant certains d'entre eux. Les
combats ont fait au moins cinq morts, selon des sources officielles.

   En représailles
mercredi, les Zentanis, militairement très bien équipés, ont chassé ces
brigades, pro-islamistes, de leur QG dans le quartier populaire d'Abou Slim à
Tripoli, saccageant les lieux et libérant les prisonniers, selon des témoins.

  

   "Mesures
draconniennes"

  
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   Officiellement,
les assaillants dépendent du ministère de la Défense. Mais

dans la soirée, le Chef d'état-major par intérim Salem
al-Konidi a indiqué que "les forces qui n'obéissent pas aux ordres ne nous
appartiennent pas".

   "Nous avons
essayé d'intervenir, mais nos moyens ne le permettent pas", a déclaré le
général al-Konidi sur la chaîne Libya al-Ahrar.

   Jeudi, le
Premier ministre Ali Zeidan, a déploré des "événements douloureux" et
"horribles".

   Il a affirmé que
son cabinet ainsi que le Congrès général national (CGN, Parlement) avaient
"souligné la nécessité de prendre des mesures draconiennes et décisives
pour désarmer la population civile".

   Il a annoncé par
ailleurs que le ministre de la Défense, Mohamed al-Barghathi, serait remplacé à
la demande du CGN, plus haute autorité politique du pays.

   "Les
membres du Congrès ont demandé au ministre de la Défense de démissionner ou de
quitter ses fonctions. Le ministre avait déjà démissionné mais nous lui avons
demandé de continuer dans ses fonctions en raison des circonstances" dans
le pays, a déclaré Zeidan dans un discours.

   Mais après la
décision du CGN, "le ministre de la Défense sera remercié et nous allons
nommer un nouveau ministre", a-t-il dit.

Barghathi, avait annoncé sa démission le 7 mai avant d'y
renoncer quelques heures plus tard à la demande du Premier ministre, selon le gouvernement.

   Le Premier
ministre a ajouté qu'un nouveau chef d'Etat-major serait proposé au CGN en
remplacement de Youssef al-Mangouch, qui avait démissionné le 9 juin après des
violences meurtrières à Benghazi.

Zeidan a souligné la "volonté" de son
gouvernement d'évacuer de Tripoli les milices et les brigades d'ex-rebelles ne
faisant pas partie des forces régulières.  

   Cette décision
avait été prise par le CGN après des affrontements meurtriers entre milices à
Benghazi, il y trois semaines.

   Les autorités,
qui peinent à mettre sur pied une armée et une police professionnelles, font
régulièrement appel à d'ex-rebelles pour maintenir l'ordre et la sécurité, mais
n'arrivent pas à les contrôler.

   Ainsi, ces
"révolutionnaires", qui étaient des héros en 2011, sont devenus la
source de tous les maux du pays et n'hésitent pas à recourir aux armes pour défendre
leur existence ou leurs intérêts.