Les auteurs sont hélas de soi-disant musulmans
Les imams de quelque 500 mosquées ont décidé de faire un prêche vendredi au Royaume-Uni pour dénoncer l'exploitation sexuelle de jeunes filles par des gangs, après plusieurs affaires de ce type impliquant des Pakistanais.
Ce prêche, prévu à la mi-journée, doit s'ouvrir sur une citation du Coran qui dénonce "l'indécence, la méchanceté et l'oppression des autres". Il appelle aussi les fidèles témoins de ces "actions honteuses" à les dénoncer ou à intervenir.
"Nous avons été horrifiés d'entendre le compte-rendu de certaines affaires récentes devant des tribunaux et en tant que musulmans, nous nous sentons naturellement une responsabilité dans la lutte contre ces crimes", a souligné Ansar Ali, porte-parole de l'association TAG (Ensemble contre l'exploitation sexuelle), à l'origine de cette action.
Cette campagne "est sans précédent: nous avons réuni les mosquées et les imams de tout le pays, au-delà de leurs différences, pour qu'ils fassent tous ensemble un prêche percutant sur cette question", a-t-il ajouté.
Les organisateurs souhaitent ensuite que cette opération soit élargie aux autres communautés car l'exploitation sexuelle des enfants "existe dans toutes les franges de la société et elle est le fait d'individus appartenant à tous les groupes ethniques".
Le vendredi est un jour de prière collectif dans le monde musulman et les prêches dans les mosquées sont suivis par des centaines de milliers de fidèles au Royaume-Uni.
Cette campagne est soutenue par les principales organisations musulmanes au Royaume-Uni, dont le Conseil musulman britannique, qui regroupe plus de 500 organisations, mosquées et écoles.
"Il y a un profond irrespect dans la culture actuelle vis-à-vis des femmes", a souligné sur la BBC l'imam Alyas Karamani, auteur du sermon.
"L'accès à la pornographie, qui fait des femmes des objets, crée une culture d'ambiguïté en ce qui concerne la violence contre les femmes".
Ce prêche intervient au lendemain de la condamnation jeudi à Londres de cinq hommes accusés d'avoir exploité sexuellement des adolescentes vulnérables entre 2004 et 2012.
Le gang, composé de quatre hommes d'origine pakistanaise et deux d'origine nord-africaine, attirait les jeunes filles âgées de 11 à 15 ans, en leur proposant de la drogue et de l'alcool. Elles étaient ensuite violées, parfois par plusieurs hommes à la fois, et battues.
En mai 2012, neuf hommes d'origine pakistanaise et afghane avaient également été condamnés à des peines de prison pour avoir utilisé des jeunes filles vulnérables comme esclaves sexuelles près de Manchester (nord).
L'origine des condamnés et le fait que leurs victimes étaient des jeunes filles blanches avaient provoqué une polémique et donné lieu lors du verdict à une manifestation de l'extrême droite.