Pour le célèbre écrivain et journaliste Haykal, le parti au pouvoir a le droit d’adopter le langage qu’il veut mais le peuple a tout autant le droit de rejeter ou d’accepter ce langage.
Le célèbre journaliste et écrivain Mohamed Hassanen Haykal a vilipendé le président égyptien Mohamed Morsi pour son discours prononcé Jeudi, à l'occasion du premier anniversaire de sa présidence, notant que le président a parlé «comme un chef du parti» et non un «chef d'Etat».
Haykal a critiqué dans une interview accordée à la chaîne satellitaire CBS, « l’heure tardive à laquelle le président Morsi a prononcé son discours soit à 21h00 heure locale » ; soulignant qu «’il faut une heure précise définie pour le discours sauf circonstances exceptionnelles ».
Et d’ajouter que « cet horaire doit être respecté pour que les médias, notamment la presse, puisse le couvrir sachant qu’il n'existe pas de journal qui a été en mesure de rattraper le discours dans sa première édition ».
Haykal a fait remarquer qu '«il ya une différence entre un chef de parti et un chef d’ Etat ; or Morsi s’est comporté comme un chef du parti, et cela n’est pas permis d’un président surtout en présence de l'Etat», ajoutant que «cela n’est pas censé avoir lieu».
Haykal a ajouté qu’ « une partie du discours de Morsi était un relevé de compte de la présidence », notant « l’absence d'Al-Azhar et du pape des Coptes, alors que j'ai été frappé par la présence du ministre de la Défense (Abdel-Fattah al-Sisi)» sachant que ce dernier « n'était pas censé être inviter à la réunion d’un parti ».
Haykal a précisé, selon des informations qui lui sont parvenues que « les forces armées égyptiennes ont appréhendé la présence d’ al-Sisi », ajoutant que «le président Morsi a embarrassé al-Sisi, quand il a évoqué des questions hors sujet ».
Et de préciser : « l’absence d'un certain nombre de personnalités était flagrante, notamment certains dirigeants des Frères musulmans, ainsi les stars des Frères étaient absentes alors que ceux du dernier rang étaient présents massivement».
Haykal a noté que le président Morsi «semblait inquiet à travers son discours, surtout qu’il est sous la pression intense de la part des Frères musulmans, et qu’il souffre d’une fascination pour la présidence, il a semblé préoccupé parce qu’il ne parvient pas à discerner la vérité ».
«Nous sommes devant une mise en scène absurde », critiquant « les fuites qui ont été répandues avant le discours et qui étaient volontaires » a affirmé l’écrivain égyptien.
Il a expliqué que « le président n'a pas réussi à redonner espoir au peuple , pire, quand il a mentionné la dette de l'ancien président Gamal Abdel Nasser il a omis d’évoquer la nationalisation du Canal de Suez qui a fourni au pays des entrées importantes à l’époque sans compter d’autres informations qu’il n’a pas mentionnées ».
Pour Haykal, le parti au pouvoir a le droit d’adopter le langage qu’il veut mais le peuple a tout autant le droit de rejeter ou d’accepter ce langage.
«Si l’objectif de Morsi est d'établir un Etat islamique, alors comment peut-il demander aux Coptes d'Egypte d’r y participer? Ils ont le droit à la citoyenneté et sont capables de refuser » a-t-il souligné.
Et de conclure sur un ton optimiste à l’égard du mouvement Tamarrud qui doit se déclencher le 30 Juin: » je paris sur les jeunes et j’ai rencontré des membres de ce mouvement parce que l'avenir dépend d'eux, et l'objectif du 30 Juin est la libération de l'énergie du pays». Il a souligné que «les jeunes gens vont descendre à la rue pour dire que l'avenir du pays leur appartient et n’appartient pas aux autres ».
Il a poursuivi: «J'ai insisté auprès des partisans de Tamarrud d’être prudent à préserver le caractère pacifique des manifestations et d’avoir comme slogan le progrés de l’ Egypte ».
Enfin, Haykal a rappelé que « le Congrès a réussi à faire tomber le président Richard Nixon, élu démocratiquement, quand il s'est avéré qu’il avait menti ».
Haykal a exigé « une enquête complète sur l’évasion du président Morsi pendant la Révolution, et sa coopération avec des organismes étrangers ».