Amnesty International appelle Alassane Ouattara à mettre un terme aux exactions. Le gouvernement Ouattara dément son implication.
Le couvre-feu imposé depuis le 31 mars en Côte d'Ivoire, à l'arrivée dans Abidjan des troupes du président Alassane Ouattara, a pris fin ce lundi sur tout le territoire, a annoncé la télévision ivoirienne (TCI).
"Depuis 06H00 du matin (locales et GMT) le couvre-feu a pris fin. Pas de
couvre-feu sur l'ensemble du territoire donc à partir d'aujourd'hui, lundi", a
annoncé le présentateur du journal de la TCI.
Les combattants pro-Ouattara sont entrés le 31 mars à Abidjan, après quatre jours d'une offensive éclair partie de l'ouest du pays, qui a conduit à l'arrestation le 11 avril de l'ex-président Laurent Gbagbo.
Cette levée du couvre-feu s'inscrit dans la normalisation voulue par le nouveau pouvoir, illustrée lundi par une timide reprise du travail des fonctionnaires.
Amnesty International appelle Alassane Ouattara à mettre un terme aux exactions
Amnesty International lance un nouveau cri d'alarme sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire.
Interrogé sur RFI, Salvatore Saguès, chercheur en charge de l'Afrique évoque une situation de terreur dans l'Ouest et dénonce des pillages et descentes visant tout particulièrement des personnes perçues comme favorables au président déchu Laurent Gbagbo.
S'agissant de la situration à Abidjan, Saguès s'est dit extrêmement inquiets.
"Nous avons des dizaines d’appels de personnes qui nous contactent parce qu’elles sont victimes de pillages, de descentes, de la part d’hommes en armes. Notamment, il y a des avocats, des journalistes, qui sont visés parce qu’ils sont considérés comme des partisans de Laurent Gbagbo. Ils sont cachés chez eux ou ils sont cachés ailleurs. Ils ont vu leur cabinet d’avocat détruit ou leurs maisons détruites, c’est absolument effrayant. Ces gens-là sont sans aucune protection et nous appelons fermement Monsieur Alassane Ouattara, qui est président de la République, à mettre un terme à ces exactions. Elles sont commises par des hommes en armes. Soit ce sont des personnes qui appartiennent aux Forces républicaines, soit les Forces républicaines ne font rien pour arrêter ces personnes. Et donc de toutes façons, les autorités sont responsables de ce qui se passe là-bas. Actuellement à Abidjan, il y a des milliers de personnes qui sont terrifiées et qui sont en danger !", a-t-il indiqué
En revanche le gouvernement Ouattara a démenti son implication dans ces exactions. Pour le porte-parole du gouvernement d'Alassane Ouattara, Patrick Achi, "dire que des personnes se réclamant d'Alassane Ouattara pourchassent des hommes à Abidjan est totalement faux!
Il ne faut pas laisser dire des contre-vérités aussi graves que celles-là".