La presse égyptienne était à l’unisson d’un pays profondément divisé, où règne un climat politique à couteaux tirés.
Alors que l'Egypte se prépare à des manifestations dimanche pour réclamer le départ du président islamiste Mohamed Morsi, les appels à la vigilance et à la démission du président égyptien s’intensifient.
Le président du bureau technique d'Al-Azhar, Hassan El-Shafei, a appelé dans un communiqué, à la vigilance afin de ne pas plonger dans une guerre civile et éviter une scission entre les gens l'opposition et ceux qui sont avec le pouvoir car dés lors tout remords ne servira à rien ».
De son côté, le porte-parole militaire officiel des forces armées, le colonel d'état-major Ahmad Mohamed Ali, a déclaré que «les forces militaires des éléments des forces d'infanterie et de l'air ont été déployés dans des endroits vitaux dans toutes les provinces, afin de garantir la sécurité de les citoyens sur l’ensemble du territoire égyptien», a rapporté le journal alMasri alYawm .
Le fondateur du courant populaire, Hamdeen Sabahi a déclaré que l’armée est « la force nationale authentique national», ajoutant qu’ « elle est responsable d’intervenir directement en cas d’affrontements entre le peuple et qu’elle est responsable de toute effusion de sang ».
Sur le terrain, des manifestants étaient encore présents samedi matin sur les sites du Caire où des milliers de personnes s'étaient rassemblées la veille: la place Tahrir pour les anti-Morsi, et les abords d'une mosquée du faubourg de Nasr City pour ceux qui le soutiennent.
Sur Tahrir, où les opposants prônent une "deuxième révolution", des dizaines de tentes ont été dressées. Des militants islamistes ont eux aussi passé la nuit devant la mosquée Rabaa al-Adawiya où ils étaient venus par milliers vendredi pour la deuxième fois en une semaine.
La presse égyptienne était à l'unisson d'un pays profondément divisé, où règne un climat politique à couteaux tirés, aggravé par la crise économique et des tensions confessionnelles.
"La bataille des places" titrait le quotidien gouvernemental al-Gomhouria, en référence aux rassemblements massifs organisés par chaque camp.
Pour al-Masry al-Youm (indépendant) "un air de révolution revient sur la place Tahrir", site emblématique de la révolte qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir début 2011.
Al-Hurriya wal-Adala, le quotidien des Frères musulmans dont est issu M. Morsi, appelle en Une à la "défense de la légitimité" du président, tandis que al-Tahrir, proche de l'opposition laïque, titre : "L'Egypte contre les Frères".
Le mouvement anti-Morsi, Tamarrod (rébellion en arabe) a choisi la journée de dimanche, premier anniversaire de l'investiture du chef de l'Etat, pour appeler à un rassemblement massif devant le palais présidentiel et ailleurs dans le pays.
Tamarrod, soutenu par de nombreux hommes politiques et mouvements d'opposition, assure avoir réuni au cours des dernières semaines 15 millions de signatures pour réclamer le départ de M. Morsi et la tenue d'une élection présidentielle anticipée.