Le "plan malicieux" qui a fait tomber AlKaryateine. La défaire de Chams AlFourate. Un pilote jordanien fait défection et rejoint l’insurrection en Syrie.
Longtemps surnommé "la capitale de la révolution", il semble que le tour de la ville de Homs soit venu pour être sécurisé.
La bataille bat son plein dans les quartiers Khalidiyyé et Bab Houd. Signe que défaite des miliciens ne devrait pas tarder , leurs principaux alliés, les monarchies arabes du Golfe ont demandé au Conseil de sécurité des Nations Unis d'intervenir pour empêcher ce qu’elles ont qualifié être « le massacre à Homs ».
Samedi, la Coalition nationale de l'opposition avait exhorté les pays occidentaux et arabes la soutenant à prendre des mesures, notamment "une zone d'exclusion aérienne et des frappes militaires" sur des bases du régime, sous prétexte que l'attaque contre Homs "menace l'unité de la Syrie".
AlKaryateine : le choc, comme pour Qouseir
Depuis Qousseir, plusieurs localités sont tombées entre les mains des forces gouvernementales : dont les plus importantes ont été Tal Kalakh, et puis la ville d’AlKaryateine, sécurisée vendredi dernier.
Cette dernière requiert une importance stratégique surtout qu’elle est reliée au sud par la série montagneuse de Kalamoune, aux confins avec la province de Damas.
La chute de cette ville a été un choc pour les rebelles. « A l’instar de Qousseir, les miliciens ont pris la fuite, dans un mouvement chaotique, il n’y avait même pas de cellule commune pour le coordonner », regrette le comité de coordination de la révolution de la ville, cité par le site Arabs-Press.
Aussi choqué, l’activiste de l’opposition Mohammad AlHomsi ne comprend plus ce qui se passe : « que se passe-t-il donc dans les provinces de Homs, ce front-là est du ressort de l’organisation de l’Etat-major commun des milices, et devrait avoir reçu un nouvel armement de qualité. « Franchement, ma raison et ma tête ont cessé de réfléchir... c’est étrange... je ne comprends plus rien », a-t-il écrit sur son compte.
Comme après chaque défaite, les cris à la trahison fusent de toutes parts. Dans le cas d'alKaryateine, il a été lancé par le rassemblement des journalistes de Homs, qui a tenu pour responsable le général Fateh Hassoune, le commandant du front de Homs. Il lui reproche de ne pas avoir armé les rebelles, et de n’avoir rien fait pour démanteler le siège contre la ville.
Les sources de l’insurrection armée syrienne parlent de 30 chars, sans compter les lance-missiles et la lourde artillerie qui ont été amenées dans la ville par les forces régulières.
Le plan malicieux
Pour Zahrane Allouche, le chef de la milice salafiste Brigade de l’Islam, l’avance rapide de l’armée régulière dans ces régions relève "d’un plan malicieux". Après Qousseir, les milieux proches de l’AAS avaient laissé croire que la prochaine bataille devrait avoir lieu à Alep. Les miliciens s’y seraient entassés.
« Le régime a occupé la ville d’AlKaryateine à l’aide de 23 véhicules blindés, mais grâce à un plan malicieux, et ce pour séparer le nord du sud, après avoir profité de la chute de Qousseir, pour atteindre le Kalamoune », a-t-il écrit sur son site.
La défaite de Chams AlFourate
A Deir Ezzor, la situation des miliciens s'empire aussi. Ils ont subi une défaite importante selon leur aveu ces derniers jours, signalés sur leurs sites.
Pourtant, quatre milices du front Al-Nosra, dont la Brigade Tawhid, celle de Bader et des Sahabas (Les compagnons du prophète) avaient mobilisé toutes leurs forces pour s’emparer d’un barrage militaire gouvernemental, « AlMasmaka » situé à proximité de l’aéroport.
A peine l’opération baptisée Chams AlFourate (Le soleil de l’Euphrate) a été lancée que la riposte de l’AAS a été fulgurante: à coup d’artillerie lourde, de lance-roquettes et de mitrailleuses moyennes et lourdes, leur infligeant de lourdes pertes.
Cela fait depuis plus d’un an que les rebelles en Syrie tentent de s’emparer de cet aérodrome. Sans parvenir à leurs fins. Le bilan diverge d’une source à l’autre : le nombre de tués vacille entre 50 et 100. Selon Arabi-Press, de nombreux chefs de milices en font partie, dont le colonel déserteur Ahmad Gedaane AlNarjes, le lieutenant déserteur Omar Obeid AlSafarani.
Terrain ailleurs
Dans la province d’Al Qnaïtra au sud de la capitale syrienne, 25 miliciens ont été arrêtés dans une opération de ratissage menée par l’AAS, a indiqué le correspondant de la chaine Russia Today.
Au-dessus de Nobbol, une de deux localités chiites du nord d’Alep assiégées par les miliciens, un hélicoptère a été abattu, avec à son bord des enseignants du ministère de l’éducation venus effectuer des examens officiels de fin d’année aux étudiants du Brevet d’études secondaires.
Dans la province de Hama, une explosion a eu lieu dans la province de Hama tuant et blessant des civils syriens.
Des sources sécuritaires syriennes ont indiqué pour le site Arabi-Press que l’explosion est due à une voiture piégée stationnée a proximité du centre culturel dans la localité de Sabboura.
Dans la province de Hassaké, l'armée de l'air syrienne a bombardé des repères des miliciens takfiris du Front al-Nosra, tuant un certain nombre d'entre eux, selon le site Syrian Documents.
Un pilote jordanien rejoin l'insurrection
Un pilote jordanien a dait défection et rejoint les rangs de la milice du Front Al-Nosra en Syrie. L'information a été confirmée par un dirigeant du courant salafiste en Jordanie, qui a requis l'anonymat et selon lequel le capitaine Atallah AlMajali ( 29 ans) entretenait des liens étrois avec son courant.
Selon ses proches, l'officier de l'armé de l'air royale a rejoint la Syrie via la Turquie une semaine après avoir obtenu une promotion.
Depuis mars 2011, plus de 500 membres du courant salafiste jordanien ont rejoint l'insurrection en Syrie, d'après les révélations de ses dirigeants.