Les autorités évoquent une tentative de coup d’état menée par l’opposition.
Le chef de la diplomatie de Bahreïn, cheikh Khaled ben Ahmad Al-Khalifa, a affirmé lundi que les forces saoudiennes et émiraties n’entendent pas se retirer du Bahreïn, tant qu’il y aura, selon lui, « des menaces iraniennes à l’encontre des pays du Golfe ».
Il a évoqué une campagne sans précédent de l'Iran contre son pays et ceux du club des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
"Nous avons écrit au secrétaire général de l'ONU et nous avons documenté dans cette lettre toutes les menaces et toutes les preuves que nous détenons contre l'Iran et le Hezbollah", a-t-il ajouté.
Nous ne voulons pas dissoudre al-Wefaq
Le ministre des Affaires Etrangères a en outre déclaré que le gouvernement bahreïni ne cherche pas à dissoudre le principal parti d’opposition, al-Wefaq, en dépit de poursuites judiciaires engagées après des manifestations de contestation de la famille royale des Al-Khalifa.
"Nous ne voulons pas dissoudre al-Wefaq. Ce parti a commis certaines violations et il y a des poursuites en justice mais pas de chasse aux sorcières", selon lui.
"Nous ne sommes pas en train de dissoudre al-Wefaq et nous ne le demandons pas. Al-Wefaq restera et nous voulons qu'il soit un partenaire pour l'avenir", a-t-il encore poursuivi.
Pourtant, jeudi, le ministère bahreïni de la Justice et des Affaires islamique avait indiqué, dans un communiqué, avoir engagé des poursuites judiciaires pour obtenir la dissolution d'al-Wefaq et d'un autre parti de l’opposition, l'Association de l'action islamique.
Il a accusé les deux mouvements d'avoir "gravement enfreint les règles de la Constitution et les lois en vigueur" et d'avoir mené des "activités qui ont nui à la paix civile et à l'unité nationale".
Entretien avec Feltman
Entre-temps, cheikh Khaled s’est entretenu avec le sous-secrétaire d’Etat américain pour le Proche Orient qui s’est rendu à Manama.
Selon l’agence BNA, les deux dirigeants ont discuté de la coopération et le renforcement des relations entre le royaume et les Etats-Unis.
De son côté, Feltman a affirmé que son pays « accorde une importance au soutien de la sécurité et de la stabilité dans le royaume ».
Notons que les autorités américaines et occidentales apportent un soutien sélectif aux mouvements de contestation dans la région. Elles soutiennent les manifestations de l’opposition en Iran, mais pas à Bahrein, un de ses proches alliés.
Le Premier ministre évoque un coup d’état
Le Premier ministre du Bahreïn, Cheikh Khalifa bin Salman al-Khalifa, au pouvoir depuis 40 ans, a qualifié les manifestations antigouvernementales de "tentative de coup d'Etat".
"Aucun contrevenant ne s'en sortira impunément. Tous les conspirateurs et complices doivent répondre de leurs actes", a-t-il indiqué dans une déclaration véhiculée lundi par l'agence de presse officielle BNA.
Bahreïn est le théâtre de manifestations antigouvernementales depuis le 14 février. L’opposition réclame davantage de réformes politiques et économiques ainsi que l'établissement d'une monarchie constitutionnelle.
Des centaines de policiers bahreinis et saoudiens ont balayé les manifestants pro-démocratie hors de la place de la Perle à Manama, point focal des manifestations.
Des dizaines ont été tués ou blessés, et des centaines d’autres, dont des femmes, ont été arrêtés. Quatre des détenus ont trouvé la mort sous la torture.
Par ailleurs, des centaines de fonctionnaires ont été licenciés de leur travail pour avoir participé aux manifestations.