Esprit de contradiction...ou éveil de conscience chez des Égyptiens qui privilégient tout ce qui contrarie les salafistes takfiris.
Les élites intellectuelles égyptiennes se sont ruées à l’achat de livres chiites depuis l’assassinat du dirigeant de la communauté chiite en Egypte cheikh Hassan Chéhaté.
Selon l’agence Reuters, les librairies qui vendent des ouvrages religieux inspirés par la doctrine jaafarite duodécimaine ont connu une hausse fulgurante de leurs ventes, durant les jours qui suivi l’assassinat de cet éminent religieux, qui été tiré de sa maison dans la localité Abou Mouslim à Gizeh, le mois dernier, puis tué à coup de bâtons et de couteaux avant d’être lynché ainsi que trois autres chiites égyptiens par ses ravisseurs salafistes takfiris.
Selon le poète Mohammad Sayed Sobhi, le propriétaire de la librairie « Egypte nouvelle » confirme ce phénomène et assure avoir vendu tous les ouvrages qu’ils possédaient et a déjà dépêché des dizaines de nouvelles demandes à Beyrouth pour leur subvenir.
M. Mokhtar Charabini un autre propriétaire de la librairie AlMaadi évoque lui aussi une affluence sans précèdent vers ces ouvrages.
Quant au propriétaire de la librairie de Sayeda Zeynab, Moustafa Sarouate , il indique que sa clientèle qui achète des livres chiites est formée de professeurs et d’étudiants de l’universitaire prestigieuse d’AlAzhar, ainsi que de journalistes et d’intellectuels : « les actes criminels perpétrés par les bandes des Frères Musulmans et des Salafistes contre un religieux sans armes et le fait de l’avoir lynché dans les rues a poussé les intellectuels à revoir leurs positions , et surtout à réviser les assertions lancées par le courant des FM concernant les chiites, sachant qu’ils voulaient retourner à l’ère de la dynastie des Omeyyades en disséminant des mensonges sur les chiites et en les apostasiant comme le font les salafistes takfiris en fabriquant des mensonges sur les chiites », explique-t-il ainsi les raisons de ce phénomène.
Selon lui, les Egyptiens aiment les gens de la Famille du prophète et 90% d’entre eux aiment l’Imam Hussein et haïssent son assassin.
Selon certains observateurs, cette tuerie a également encouragé les Égyptiens chiites à se manifester plus ostensiblement, alors qu’ils adoptaient dans un récent passé un profil bas. Surtout que les groupuscules salafistes wahhabites mènent une campagne de haine sans précédent contre cette petite communauté .
Phase sans précédent
Le chef du parti du Travail islamique Majdi Ahmad Hussein, interrogé par la chaine iranienne arabophone AlAlam, a lui aussi soupçonné le courant salafiste d'être derrière cet assassinat "odieux et horrible", surtout qu’il a fait des chiites sa principal cause.
Hussein s'est toutefois attendu à ce que cet assassinat introduise l’Égypte dans une nouvelle phase, sans précédent.