25-11-2024 03:42 AM Jerusalem Timing

Egypte : L’armée propose une feuille de route pour sortir de la crise

Egypte : L’armée propose une feuille de route pour sortir de la crise

Manifestations monstres à travers le pays réclamant le départ de Morsi. L’opposition égyptienne charge Baradei de préparer une transition politique.

Manifestations monstres réclamant le départ de MorsiDes millions d’Egyptiens ont afflué vers les différentes places du pays, dont le palais présidentiel AlQobba, pour réclamer le départ du président Mohammad Morsi.

Les manifestants affirment vouloir rester dans la rue jusqu'à mercredi après midi, la fin de l’ultimatum imposé à Morsi pour satisfaire les revendications de l’opposition.

Par ailleurs, des centaines de milliers soutenant le président Morsi étaient massés sur la place Rabia Adawiya.

Plusieurs affrontements ont opposé mardi soir les manifestants Pro-Morsi à ceux de l'opposition à Alexandrie et Tanta. Plus de 20 personnes ont été blessées, selon des sources médiatiques. 

Feuille de route de l’armée

Egypte: manifestations monstres contre MorsiFace à ces développements, l’armée a proposé une feuille de route pour résoudre la crise.

Cette initiative prévoit la suspension de la constitution et la dissolution du parlement et la tenue d’élections anticipées, a-t-on précisé de sources militaires citées par Reuters.

Cette feuille de route sera appliquée, faute d’accord entre le gouvernement et l’opposition, a mis en garde une source militaire.

Le correspondant de la chaine panarabe AlMayadeen a de son côté rapporté que l'armée propose de remettre les prérogatives de Morsi à un gouvernement d'union nationale.

Par ailleurs, un responsable américain cité par la chaine CNN a indiqué que l’administration américaine a incité Morsi à tenir des élections anticipées.

Entretien entre Morsi et le chef de l'armée

Entretien entre Morsi et SissiEntre-temps, le président qui a rejeté la demande du commandement militaire assimilée par ses partisans à un coup de force pour le faire partir, a rencontré le ministre de la Défense et chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi.

Les entretiens, engagés dans la matinée, se poursuivaient encore en début de soirée, selon des sources militaires et à la présidence qui n'ont pas donné plus de précisions.

Un dirigeant des Frères appelle au martyre pour empêcher un coup d'Etat

Un responsable des Frères musulmans égyptiens, a appelé à empêcher un coup d'Etat après l'ultimatum fixé par l'armée, au besoin par le "martyre".

"Chercher le martyre pour empêcher un coup d'Etat est ce que nous pouvons offrir aux précédents martyrs de la révolution", a déclaré dans un communiqué Mohamed al-Beltagui, alors que l'armée a donné 48 heures au président pour satisfaire les revendications du peuple après des manifestations monstres réclamant sa démission.

L'opposition égyptienne charge Baradei

Les dirigeants de l'opposition égyptiennePour sa part, l'opposition égyptienne a annoncé mardi qu'elle désignait Mohammed EBaradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), pour la représenter et préparer une transition politique.

Le "Front du 30 juin", qui rassemble les plus importants partis et mouvements hostiles au président Mohamed Morsi, a déclaré dans un communiqué que M. ElBaradei serait sa "voix".

Le Front "confie à M. ElBaradei la responsabilité d'assurer l'exécution des revendications du peuple égyptien et de préparer un scénario visant à réaliser la feuille de route (de l'opposition) pour une transition politique".

Le Front tire son nom de la date des manifestations monstres de dimanche organisées pour demander le départ de M. Morsi.

Le mouvement Tamarrod (rébellion en arabe), à l'origine de ces manifestations, et d'autres groupes issus de la société civile ainsi que des partis politiques comme celui de M. ElBaradei, al-Dostour, en font partie.

L'opposition pas favorable à un "coup d'Etat militaire"    

L'opposition a également affirmé mardi qu'elle ne soutiendrait aucun "coup d'Etat militaire", soulignant que l'ultimatum lancé par l'armée au président pour "satisfaire les revendications du peuple" ne signifiait pas que les militaires voulaient jouer un rôle politique.

"Nous ne soutenons aucun coup d'Etat militaire", affirme dans un communiqué le Front du salut national (FSN, principale coalition de l'opposition).

"Le FSN est déterminé, depuis sa formation le 22 novembre 2012, à construire un Etat démocratique, civil et moderne (...) Nous faisons confiance à la déclaration de l'armée, reflétée dans son communiqué d'hier (lundi), selon laquelle elle ne veut pas s'investir en politique ou jouer un rôle politique", ajoute le texte.

Morsi isolé

Entretien entre Morsi et des membres de son gouvernementM. Morsi est de plus en plus isolé après la défection de cinq ministres, dont celui des Affaires étrangères Mohamed Kamel Amr, et celle de son propre porte-parole, Ehab Fahmy. Le porte-parole du gouvernement, Alaa al-Hadidi, a également fait défection.

Infligeant un revers supplémentaire au président, la justice, engagée depuis son élection dans un bras de fer avec M. Morsi, a ordonné la réintégration du procureur général, Abdel Méguid Mahmoud, nommé sous M. Moubarak et limogé en novembre par décret présidentiel.

Au niveau international, le président américain Barack Obama a invité à la "retenue", appelant M. Morsi à "faire en sorte que les voix de tous les Egyptiens soient entendues", tandis que le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a appelé M. Morsi "à écouter" son peuple, jugeant "très inquiétante" la situation.