Deux courants d’opinions israéliens opposés..
Les manifestations en Egypte appelant au départ du président égyptien Mohamed Morsi ont attiré une attention particulière de la part des médias israéliens.
Rapportant l’opinion des responsables et des analystes politiques israéliens, ces sources ont dégagé deux avis qui s’opposent : il y a ceux qui pensent que que ce qui se passe en Egypte est une révolution irréversible qui se terminera par la chute des Frères musulmans; tandis que d'autres ont estimé qu'il s’agit d’un coup d'Etat dirigé contre Morsi et qui annonce une nouvelle période de transition.
De plus, la situation actuelle en Egypte a suscité un grand intérêt dans les milieux politiques et sécuritaire israéliens sur ce qui risque de se produire comme conséquences dans toute la région.
Or, fait marquant , le silence qui domine la scène politique israélienne au sujet de la situation égyptienne sachant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné à ses ministres de s'abstenir de faire des déclarations concernant des événements actuels en Egypte.
Selon le quotidien israélien Maariv, des analystes politiques ont estimé que « les événements en Egypte écartent le risque d'une guerre conventionnelle sur le front égyptien pour quelques années, notant que plus les pays arabes étaient préoccupés par des conflits internes, moins ils seront prêts à faire face à Israël » .
Toujours selon Maariv, citant le journaliste Amir Rababurt , « le coup d'Etat contre Morsi a commencé à partir du premier jour des manifestations et devrait déclencher une période transitoire ». Un autre écrivain Yoram Meital a indiqué que « l'armée se range clairement aux côtés de manifestants contre le président Mohamed Morsi , les Frères musulmans et les salafistes , sachant que cette même armée a appelé toutes les parties à parvenir à une solution dans les 48 heures ».
Alors que selon lui, il semble très difficile de parvenir à une solution à la lumière de cette atmosphère qui plane sur l'Egypte.
Maariv conclut que « les évolutions en Egypte ne sont pas un facteur positif pour Israël à long terme. Car, les événements ont prouvé que Morsi, n’a pas réussi à contrôler l'armée égyptienne, cette dernière est encore plus forte que lui, et cela est très significatif pour Israël ».
Pour sa part, le journal Yediot Ahronot a rapporté des avis différents sur la crise égyptienne. Ainsi, les observateurs israéliens affirment que le président Morsi surmontera la crise mais il en sortira affaiblit et maladroit.
Selon le quotidien, « Morsi ne dispose pas de solutions magiques, mais heureusement pour lui il n'y a pas de remplaçant dans le camp adverse puisque son principal successeur était Omar Suleiman qui est décédé, Moubarak est en prison, Amr Moussa est la plus part de son temps en-dehors de l’Egypte, Mohamed ElBaradei est plus concerné par la révolution, Ahmad Shafiq a probablement fui à Dubaï, Hamdeen Sabahi n'a toujours pas mobiliser suffisamment de partisans ».
Quand au quotidien Haaretz « ce qui se passe en Égypte n'est pas un coup d'Etat militaire car l’armée a donné 48 heures aux parties pour régler pacifiquement leurs différends. Le temps nécessaire pour que le président Mohamed Morsi puisse répondre aux demandes des manifestants qui ont investi toutes les villes égyptiennes et la place Tahrir ».
Selon Haaretz, les commandants de l'armée égyptienne n’ont nullement l’intention de prendre les rênes du pouvoir, soulignant que c’est seulement une question de temps, jusqu'à ce que les manifestants appellent à nouveau à la chute du régime militaire.
Le chroniqueur de Haaretz, Zvi Barel a déduit que : «ce qui se passe en Egypte est une révolution contre la révolution, et la révolution contre Morsi est irréversible se demandant ce que les Egyptiens feront si Morsi s’en allait », soulignant que « ce qui se passe en Egypte est une vengeance de l'armée contre la politique d’épuration de Morsi à l’égard haut commandement de l'armée ».
Enfin, le quotidien Israel Today a écrit que « l'Egypte est aujourd'hui un pays divisé et la logique laisse supposer que les extrémistes religieux n'ont pas dit leur dernier mot pour le moment » , ajoutant qu' « il ne faut pas oublier que la révolution a renforcé les salafistes».
Toujours selon la même source, « l'attaque physique contre les partisans des Frères musulmans et leurs institutions ne restera pas sans riposte », se demandant « comment l'armée a réussi à évincer les Frères musulmans du pouvoir sans une lutte acharnée dans les rues, et cela est également lié aux Frères ».
Un autre écrivain d’Israël Today , Boez Basmout a conclu : "d’après la mise en garde de l'armée, la partie laïque est soutenue par l’armée en faveur d’une disqualification des Frères musulmans du pouvoir, et nous devons reconnaître qu’une alliance entre les laïques et l'armée est plus naturelle que celle entre l’armée et les Frères musulmans. Cela est positif pour l'Egypte et peut-être même pour nous en Israë".