Les Frères Musulmans dénoncent "un coup d’Etat complet".
L'armée égyptienne a renversé mercredi soir le président Mohamed Morsi, le remplaçant par le président du conseil constitutionnel jusqu'à la tenue d'une présidentielle anticipée.
La Constitution est en outre suspendue, a annoncé le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, dans une allocution télévisée.
Cette annonce a déclenché une explosion de joie des anti-Morsi qui manifestaient en masse à travers le pays.
"Un comité chargé d'examiner les propositions d'amendements constitutionnels sera formé", a poursuivi le général Sissi.
De même, un gouvernement regroupant "toutes les forces nationales" et "doté des pleins pouvoirs" sera chargé de "gérer la période actuelle", a-t-il encore déclaré.
La décision de l’armée a été approuvée aussi bien par le chef d’Al-Azhar, cheikh Ahmad Tayyeb, par le leader religieux des coptes Thawadros II, ainsi que par Mohamad elBaradei, qui représentait le mouvement de protestation contre Morsi baptisé « Tamarrod » (révolte). Même le parti Nour qui était le principal allié des Frères Musulmans dans le parlement égyptien semble aussi avoir lâché Morsi.
Des dizaines de milliers d'Egyptiens réclamaient depuis dimanche le départ de M. Morsi au cours de manifestations d'une ampleur sans précédent depuis la révolte qui avait renversé début 2011 le président Hosni Moubarak.
Morsi dénonce un "coup d'Etat complet"
Pour sa part, Mohamed Morsi a dénoncé un "coup d'Etat complet".
"Les mesures annoncées par le commandement des forces armées représentent un coup d'Etat complet, rejeté catégoriquement par tous les hommes libres de notre pays", a-t-il déclaré sur Twitter.
Un de ses proches collaborateurs a déclaré de son côté à l'AFP que M. Morsi appelait les Egyptiens à "résister pacifiquement à ce coup d'Etat, comme il le fera lui-même".
"Ce qu'ils ont fait est illégal, ils n'ont pas autorité pour le faire", a ajouté ce collaborateur de M. Morsi sous couvert de l'anonymat.