22-11-2024 10:58 PM Jerusalem Timing

Egypte: des ONG dénoncent la répression contre les médias islamistes

Egypte: des ONG dénoncent la répression contre les médias islamistes

Elles sont accusées d’inciter à la violence

Les principales ONG des droits de l'Homme en Egypte ont dénoncé vendredi la fermeture de plusieurs médias tenus par les islamistes après le coup militaire qui a renversé mercredi le président Mohamed Morsi.
  
Dans un communiqué commun, sept ONG condamnent l'interruption de la diffusion de Misr 25, la chaîne des Frères musulmans, le mouvement dont est issu M. Morsi, et la saisie d'une édition de leur journal Horeyya wal Adala, alors qu'une vaste campagne d'arrestations a été lancée contre la confrérie.
  
En outre, ajoute le texte, les forces de sécurité ont arrêté des employés de plusieurs médias, dont ceux d'al-Jazeera Mobasher Egypte (filiale de la chaîne qatarie al-Jazeera), qui avait diffusé après sa destitution un enregistrement vidéo dans lequel M. Morsi se disait "le président élu d'Egypte".
  
Les télévisions Elrahma, el-Nas, Khaligeyya (salafiste) ont également été coupées, indiquent les ONG, dont l'Initiative égyptienne pour les droits de la personne.
  
Notant que ces opérations avaient été menées après "des incitations à la violence", elles soulignent que "demander des comptes à ceux qui incitent (à la violence) est une obligation, mais fermer des chaînes est une punition collective qui viole la liberté de la presse et l'un de ses fondements, la diversité du contenu médiatique".
  
Les ONG "condamnent également la détention de personnel de ces chaînes dans des lieux inconnus", ce qui met en doute selon elles "la légalité des procédures".
  
Critiquant le "manque de transparence de la part des autorités, elles rappellent que "la situation politique ne doit pas être utilisée pour justifier la limitation des libertés et des droits fondamentaux".
 "Le respect de ces principes est plus urgent et important durant des circonstances exceptionnelles afin d'éviter que l'exception ne devienne la règle", disent-elles encore.
 
Mercredi, l'armée a suspendu la Constitution et nommé le président de la Haute cour constitutionnelle Adly Mansour, comme dirigeant intérimaire du pays, ouvrant une délicate transition dont la durée n'a pas été précisée.