Car la sécurité d’Israël serai menacée
Dans une interview exclusive avec le site Al-Manar, l’ambassadeur de l’Iran Ghadanfar Rokn-Abadi a évoqué les questions syrienne, palestinienne et iranienne.
Pour ce qui est de la crise syrienne, le diplomate iranien a exclu la « création d’une zone d'exclusion aérienne et militaire, car s’ils (les américains et leurs alliés) pouvaient réaliser des mesures similaires ils n’auraient pas hésité une seule seconde ».
« Par conséquent, nous concluons que tout cela est un non-sens, ils veulent affaiblir le moral des Syriens et de ceux qui soutiennent la Syrie. Les paroles du secrétaire d'Etat américain John Kerry que la Syrie n'est pas la Libye est la meilleure preuve de ce que je dis. Kerry a même avoué qu’ils sont en retard à la solution politique. L’Iran a toujours réitéré son soutien pour une solution politique et l'initiative que nous avons proposé est composée de six clauses, et nous avons insisté que vous ne pouvez pas réaliser un règlement par des affrontements militaires » a-t-il souligné.
Interrogé sur la possibilité d’une intervention militaire, le diplomate iranien a écarté cette probabilité pour des raisons évidentes dont la plus importante « le souci de tous envers la sécurité de l’entité sioniste ; toute action militaire de ce genre affectera certainement la sécurité de l’entité sioniste ».
Concernant Genève 2, le diplomate iranien a noté que « les américains et leurs alliés régionaux n'ont pas pris de mesures concrètes sur le terrain afin de progresser vers une solution politique ».
"Selon lui, ils parient toujours sur un retournement de la situation sur le terrain pour changer l'équation en leur faveur. C’est pourquoi, ils ne préfèrent entamer des négociations politiques, qu’après avoir en leur possession de nombreux atouts. Peu avant la bataille de Qossair, ils ont reporté "Genève 2" afin de pouvoir gagner quelques atouts sur le terrain. Mais ce retard était une perte pour eux, surtout après la victoire de l'armée syrienne, c’est pourquoi Kerry a déclaré nous sommes en retard de la solution politique en Syrie".
Pour ce qui est de la relation avec l’Egypte, le diplomate iranien a estimé qu'elle est très important parce que « l'Egypte est un pays islamique et qu’il joue un rôle important au Moyen-Orient, en particulier dans la question palestinienne».
« Nous estimons nécessaire de rester proche de l'Egypte pour plusieurs raisons notamment notre devoir de soutenir la résistance en Palestine. Nous avons toujours les mains tendues pour de meilleures relations avec non seulement l'Egypte, mais tous les pays arabes, en particulier ceux qui peuvent jouer un rôle important dans la question palestinienne et cela s'applique également à l'Arabie saoudite » a-t-il indiqué.
Concernant la relation avec le Hamas, le diplomate iranien a reconnu « l’existence de divergence de vues avec le Hamas sur la crise en Syrie, mais la relation reste stratégique par rapport à la question palestinienne », ajoutant que « peu importe quelles factions palestiniennes, est avec nous, notre but ne changera pas : la libération de toute la Palestine de la mer au fleuve et du fleuve à la mer ».
Et d’insister : « Nous sommes fiers d'avoir soutenu tous les combats contre l’entité sioniste. Il est vrai qu'il y a un désaccord pour le dossier syrien, mais les relations subsistent entre l'Iran et le Hamas, et nous avons réussi à dépasser cette étape parce que nous sommes conscients que le principal bénéficiaire de toute divergence entre nous est l’entité sioniste ».
Concernant les élections présidentielles iraniennes, le diplomate iranien a souligné que « la victoire de Hassan Rohani est une grande victoire pour la République islamique d'Iran ».
« Vous avez sans doute remarquez que durant la période qui a précédé les élections, on a beaucoup parlé du thème de l’élection, et ce n'est pas la première fois, mais c'est la meilleure preuve de la place et le rôle de l'Iran dans le monde. En 2009, nous avons assisté à une ingérence flagrante de l'entité sioniste et l'administration américaine dans les élections iraniennes, mais les événements n’ont pas évolué dans le but qu’ils voulaient et la République islamique d'Iran a réussi à contrecarrer les objectifs des ennemis de la révolution islamique » a affirmé l’ambassadeur Rokn-Abadi.
Et de poursuivre : « Cette fois-ci, ils ont commencé leur campagne contre l’Iran un an avant. Ils ont répandu de fausses idées selon lesquelles que la démocratie ne sera pas respectée durant ces élections, car le guide suprême impose lui-même le président. Et quand le candidat Aref s’est retiré de l'élection en faveur de Rohani, ils ont déclaré que ce dernier est le seul candidat réformiste et qu'il ne va pas gagner face aux cinq autres candidats conservateurs. Mais le résultat des élections et le niveau de participation était contraire à toutes leurs attentes. Ils se sont vus obligés de respecter le résultat et de féliciter le président Rohani, affirmant souhaiter ouvrir une nouvelle page avec l'Iran dans de nombreux dossiers ».
Enfin concernant la politique de Rohani, le diplomate iranien a rappelé que « le président Rohani était clair lors de sa première conférence de presse : il a insisté sur le rejet de toute ingérence étrangère dans la question syrienne car seul le peuple décide du sort de son pays ».
Pour le dossier nucléaire, Rokonabadi a indiqué que « le président pourrait marquer une différence dans la façon de traiter la question du nucléaire, toutefois les principes stratégiques ne peuvent être modifiées en aucune circonstance »..
S'agissant du soutien à la résistance comme le Hezbollah, « cette question représente un point de convergence entre tous les courants politiques en Iran » a conclu le diplomate iranien.