29-11-2024 10:27 AM Jerusalem Timing

Ambassadeur iranien: pas d’intervention militaire en Syrie

Ambassadeur iranien: pas d’intervention militaire en Syrie

Car la sécurité d’Israël serai menacée

 

Dans une interview exclusive avec le site Al-Manar, l’ambassadeur de l’Iran Ghadanfar Rokn-Abadi a évoqué les questions syrienne, palestinienne et iranienne.

Pour ce qui est de la crise syrienne,  le diplomate iranien a exclu la « création d’une zone d'exclusion aérienne et militaire, car s’ils (les américains et leurs alliés) pouvaient réaliser des  mesures similaires ils n’auraient pas hésité une seule seconde ».

«  Par conséquent, nous concluons que tout cela est un non-sens, ils veulent affaiblir le  moral des Syriens et de ceux qui soutiennent la Syrie. Les paroles du secrétaire d'Etat américain John Kerry que  la Syrie n'est pas la Libye est la meilleure preuve de ce que je dis. Kerry a même avoué  qu’ils sont en retard à la solution politique. L’Iran a toujours réitéré son soutien pour une solution politique et l'initiative que nous avons proposé est composée de six clauses, et nous avons insisté que  vous ne pouvez pas réaliser un règlement par des affrontements militaires » a-t-il souligné.

Interrogé sur la possibilité d’une intervention militaire, le diplomate iranien a écarté cette probabilité pour des raisons évidentes dont la plus importante « le souci de tous envers la sécurité de l’entité sioniste ; toute action militaire de ce genre affectera  certainement la sécurité de l’entité sioniste ».

Concernant Genève 2, le diplomate iranien a noté que « les américains et leurs alliés régionaux  n'ont pas pris de mesures concrètes sur le terrain afin de progresser vers une solution politique ».

"Selon lui,  ils parient toujours sur un retournement de la situation sur le terrain pour changer  l'équation en leur faveur. C’est pourquoi, ils ne préfèrent  entamer des négociations politiques, qu’après avoir en leur  possession de nombreux atouts. Peu avant la bataille de Qossair, ils ont reporté "Genève 2" afin de pouvoir gagner quelques atouts sur le terrain. Mais ce retard était une perte pour eux, surtout après la victoire de l'armée syrienne, c’est pourquoi Kerry a déclaré  nous sommes en retard de la solution politique en Syrie".

Pour ce qui est de la relation avec l’Egypte, le diplomate iranien a estimé qu'elle  est très important parce  que « l'Egypte est un pays islamique et qu’il joue un rôle important au Moyen-Orient, en particulier dans la question palestinienne».


« Nous estimons nécessaire de rester proche de l'Egypte pour plusieurs raisons notamment   notre devoir de soutenir la résistance en Palestine. Nous avons toujours les mains tendues pour de meilleures relations avec non seulement l'Egypte, mais tous les pays arabes, en particulier ceux qui peuvent jouer un rôle important dans la question palestinienne et cela s'applique également à l'Arabie saoudite » a-t-il indiqué.

Concernant la relation avec le Hamas, le diplomate iranien a reconnu « l’existence de divergence de vues avec le Hamas  sur la crise en Syrie, mais la relation reste stratégique par rapport à la question palestinienne », ajoutant que « peu importe quelles factions palestiniennes, est avec nous, notre but  ne changera pas : la libération de toute la Palestine de la mer au fleuve et du fleuve à la mer ».

Et d’insister : «  Nous sommes fiers d'avoir soutenu tous les combats contre l’entité sioniste. Il est vrai qu'il y a un désaccord pour le dossier syrien, mais les relations subsistent entre l'Iran et le Hamas, et nous avons réussi à dépasser cette étape parce que nous sommes conscients que  le principal bénéficiaire de toute divergence entre nous est l’entité sioniste ».  

 Concernant les élections présidentielles iraniennes, le diplomate iranien a souligné que « la victoire de Hassan Rohani est une grande victoire pour  la République islamique d'Iran ».

« Vous avez sans doute remarquez que durant  la période qui a précédé les élections, on a beaucoup parlé du thème de l’élection, et ce n'est pas la première fois, mais c'est la meilleure preuve de la place et le rôle de l'Iran dans le monde. En 2009, nous avons assisté à une ingérence flagrante de l'entité sioniste et l'administration américaine dans les  élections iraniennes, mais les événements n’ont pas évolué dans le but qu’ils voulaient et la  République islamique d'Iran a réussi à contrecarrer les objectifs des ennemis de la révolution islamique » a affirmé l’ambassadeur Rokn-Abadi.

Et de poursuivre : « Cette fois-ci, ils ont commencé leur campagne contre l’Iran un an avant. Ils ont répandu de fausses idées selon lesquelles  que  la démocratie ne sera pas respectée durant ces élections,  car  le guide suprême impose lui-même le président. Et quand le candidat  Aref s’est retiré de l'élection en faveur de Rohani, ils ont déclaré  que ce dernier est le seul candidat réformiste et qu'il ne va pas gagner face aux cinq autres candidats conservateurs. Mais le résultat des élections et le niveau de participation était contraire à toutes leurs attentes. Ils se sont vus obligés  de respecter le résultat et de féliciter le président Rohani, affirmant souhaiter  ouvrir une nouvelle page  avec l'Iran dans de nombreux dossiers ».


Enfin concernant la politique de Rohani, le diplomate iranien a rappelé que « le président Rohani était clair lors de sa première conférence de presse : il a insisté sur le rejet de toute ingérence étrangère dans la question syrienne car seul le peuple décide du sort de son  pays ».

Pour le dossier nucléaire, Rokonabadi a indiqué  que «  le président pourrait marquer une différence dans la façon de traiter la question du nucléaire, toutefois les principes stratégiques ne peuvent être modifiées  en aucune circonstance »..

S'agissant du soutien  à la résistance comme le Hezbollah, « cette question représente un point de convergence entre tous les courants politiques en Iran » a conclu le diplomate iranien.