Et haïssent la résistance!
Des hommes politiques libanais qui rêvent d’Israël ! Ça existe, hélas, en dépit de tous les malheurs que l’entité sioniste a infligés au Liban et aux Libanais, depuis sa création. Seraient-ils nombreux ? Très difficile à savoir, surtout que la loi libanaise sanctionne toute relation avec l’ennemi sioniste.
Mais depuis un certain temps, certains d’entre eux ont osé l’inadmissible.
Dont deux parlementaires: Mousbah AlAhdab l’ex-député de Tripoli, et Sami Gemayyel, l’actuel député des Kataëb, parti qui entretenait des liens étroits avec Israël dans le proche passé, surtout durant la guerre civile, selon le journal libanais AlAkhbar.
Tous deux appartiennent au camp du 14-mars. Et tous deux s’étaient exprimés sans vergogne devant un journaliste américain, Michael Jay Totten, connu pour ses positions très franchement pro israéliennes, et classé parmi les journalistes les plus extrémistes au sein des nouveaux conservateurs. Il avait écrit un pamphlet qu’il avait intitulé « Jérusalem la capitale d’Israël, que vous le veuillez ou non ». Ce ton méprisant, il l’adresse aux Arabes, censés être concernés par cette ville sainte.
Il a publié la teneur de ses rencontres libanaises sur le site « The Tower » qui se présente lui-même comme étant « une partie du projet d’Israël (The project Israel), une organisation culturelle chargée de fournir des réalités sur Israël et le Moyen-Orient aux medias, publics et aux décideurs et dont le siège se trouve à Washington.
La ligne rouge s'estompe
« Le Liban est un Etat policier où tout le monde appréhende de parler de paix avec Israël, de crainte d’être emprisonné ou tué », prétend-il dans son article intitulé « Le rêve au Liban d’une paix avec ses voisins ». Et de poursuivre : « certains m’en ont parlé, parce que je suis étranger. Parfois les propos ne sont pas censés entre publiés. Mais d’autres fois, ils savent très bien que je vais écrire ce qu’ils disent ».
Se disant fin connaisseur de la situation au Liban qu’il couvre depuis 8 années, il écrit aussi que « la ligne rouge posée sur Israël n’est plus frappante comme elle l’était avant le déclenchement de la révolution en Syrie en 2011 ». « Hormis les communiqués de certains marchands de guerre du Hezbollah, je sens qu’il y a une plus grande modération dans ce pays, et plus de rationalité qu’avant, et que l’éventualité de la paix entre Israël et le Liban peut désormais être envisagée, surtout parce que la fin de Bachar Al Assad sera celle du Hezbollah », précise Totten qui assure que cette idée s’est clarifiée chez lui « après un déjeuner avec Mousbah AlAhdab ».
AlAhdab: un chemin de fer qui passe par "Israël"
« Le Hezbollah, après la chute d’Al Assad aura des proportions beaucoup plus réelles tout en préservant son arsenal », lui a dit Al Ahdab ,... « A ce moment-là il y aura des possibilités réelles pour se développer... Nous pourrions avoir un chemin de fer qui puisse atteindre le cœur du Caire..., lui a-t-il souligné.
« Il ne peut y parvenir qu’en traversant Israël, ce qui nécessite d’ouvrir la frontière entre le Liban et Israël et de normaliser les relations avec lui », lui a-t-il aussi expliqué, avec un grand sourire charmeur, décrit Totten, qui s’est dit étonner d’entendre ceci par la voix d’un « député musulman sunnite ».
Le journaliste américain signale néanmoins que ce sourire ne va pas tarder à se dissiper. « Il nous est interdit de parler de quoique ce soit avec les Israéliens », s’est-il alors plaint, exprimant son insatisfaction de la loi qui l’interdit et qu’il considère « débile ». Interrogé sur les raisons pour lesquelles il n’a pas œuvré pour l’invalider, Ahdab a répondu que s’il l’avait fait, il aurait été liquidé par le Hezbollah ou la Syrie !
Gemayel: Pourquoi le Hezbollah et pas l'Etat?
Le député Gemayel aussi s’est plaint de ce qu’il a qualifié être « le syndrome des Libanais ». « Depuis 20 ans chaque fois que quelqu’un ouvre la bouche pour dire pour dire qu’il faut réfléchir pour conclure un accord de paix avec Israël, il est soit tué ou emprisonné», avance-t-il.
Et lorsque Totten lui a demandé si les choses allaient changer si des gens de Washington le leur demanderait, Gemayel a répondu par l’affirmative. Avec comme motif : « Pourquoi le Hezbollah a-t-il le droit de négocier avec les israéliens via les Allemands pour obtenir la libération de ses détenus et il n’est pas du droit de l’Etat libanais de le faire ? ».
Des chiites aussi
Totten s’est également entretenu avec des chiites, pour entendre le même discours. En l’occurrence un certain Lokmane Slim, un activiste qui se vante d’avoir des contacts avec le conseiller du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et selon lequel « les gens du Sud veulent la paix ». Même diatribe de la part de la journaliste Hanine Ghaddar, du site « Now Lebanon » qui lui a expliqué « comment les gens du sud étaient heureux lors de l’occupation israélienne du Liban en 1982 et comment les Israéliens ont été bien accueillis au début », lui assurant d’après elle « nous n’avons pas de problèmes avec les israéliens ».
Se fiant aux estimations d’Elie Khouri , le propriétaire de la société publicitaire « Sutch and Sutch », Totten rapporte que « 95% des Sunnites ne sont intéressés ni par les salafistes, ni par le conflit arabo-israélien".
Ce qui lui a permis d’être optimiste en écrivant son article sur le rêve présumé de la paix avec les israéliens, voulue par les Libanais.
En 2008, selon AlAkhbar, Totten avait écrit sur le camp du 14-mars: « le véhicule de passage de tous ceux qui veulent sortir de cette guerre interminable avec « l’entité sioniste », et le pont pour les nationalistes arabes sunnites extrémistes qui s’opposent au Hezbollah et au régime syrien parce qu’ils détestent les chiites et les alaouites comme ils haïssent les juifs ».