L’attaque était imputée à la secte islamiste Boko Haram en représailles à la perte de 22 de ses membres au cours d’un raid militaire
Quarante-deux personnes, des élèves pour la plupart, ont été tuées dans l'attaque d'un lycée de l'Etat de Yobe, dans le nord-est du Nigeria, par des hommes armés présentés comme des islamistes de Boko Haram, a-t-on appris samedi de source médicale.
"Nous avons reçu les cadavres de 42 élèves et membres du personnel de l'établissement public d'enseignement secondaire de Mamudo, la nuit dernière. Certains avaient des blessures par balle et beaucoup des marques de brûlures", a déclaré à l'AFP Haliru Aliyu, de l'hôpital général de la ville de Potsikum (nord-est).
Mamudo est situé à quelque cinq km de Potsikum, grand centre commercial de l'Etat de Yobe, qui est l'un des foyers de l'insurrection de Boko Haram ces derniers mois.
"D'après les témoignages des professeurs et des élèves qui ont survécu à l'attaque, les hommes armés ont rassemblé leurs victimes dans un dortoir, ont jeté des explosifs et ouvert le feu, faisant 42 victimes", a expliqué Aliyu.
Il a déclaré que le personnel de sécurité fouillait les buissons autour de l'école, à la recherche d'élèves blessés ayant fui l'attaque.
"Jusqu'ici, six étudiants ont été trouvés et sont maintenant traités à l'hôpital pour leurs blessures par balle", a-t-il ajouté.
Un habitant, qui a souhaité rester anonyme, a confirmé le bilan de l'attaque attribuée à Boko Haram.
"C'était un spectacle sanglant. Les gens qui se sont rendus à l'hôpital et ont vu les corps ont fondu en larmes. Il y avait 42 corps, des élèves pour la plupart. Certaines dépouilles étaient déchiquetées, d'autres étaient sévèrement brûlées et portaient des impacts de balles", a-t-il dit.
Il a expliqué que l'attaque était imputée à la secte islamiste Boko Haram en représailles à la perte de 22 de ses membres au cours d'un raid militaire jeudi dans la ville de Dogon Kuka.
L'armée nigériane mène depuis la mi-mai une offensive de très grande envergure contre Boko Haram dans trois Etats du nord-est --Borno, Yobe et Adamawa-- où l'état d'urgence a été décrété.
Les attentats de Boko Haram et la répression menée par les forces de sécurité ont fait au moins 3.600 morts depuis le début de l'insurrection en 2009, selon l'ONG Human Rights Watch.
Boko Haram, dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un pêché", a déjà mené de nombreuses attaques contre des écoles du nord-est du Nigeria par le passé.