Le président du Parlement, Nabih Berry, a répondu à ses détracteurs et à ceux qui critiquent sa relation avec le Hezbollah..
Selon des sources informées, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, se dirige vers une réorientation de ses relations politiques à l’instar de ce qu’elles étaient avant 2005. Ses relations avec le Hezbollah sont désormais stables et sont coordonnées par le ministre Ghazi Aridi, qui est prêt à rétablir les ponts avec le régime syrien si cela s’avère nécessaire.
Dans le même contexte, M. Joumblatt a donné ses instructions pour une reprise des contacts avec le Parti syrien national social (PSNS) après une rupture de plusieurs années. Deux rencontres bilatérales ont lieu entre les deux partis, la première à Aley et la seconde à Choueifat.
Avec le Mouvement Amal, M. Joumblatt entretient une alliance à tous les niveaux. Il ne prend aucune décision sans s’être concerté au préalable avec le président du Parlement, Nabih Berry. Ces deux derniers jours, le chef du PSP était extrêmement remonté contre «la folie» qui a abouti au torpillage de la séance parlementaire, estimant que M. Berry est «une garantie nationale et un besoin pour arrondir les angles et préserver la paix civile».
Partant de ces données, des observateurs de la scène politique font état de «changements dramatiques» dans un proche avenir, à la lumière des contacts entre l’ambassade d’Arabie saoudite et le chef du Bloc du Changement et de la réforme, Michel Aoun. La question qui se pose est celle de savoir si Riyad parviendra à conclure une réconciliation entre le Courant du futur et Aoun, après les prises de positions critiques du général et du ministre Gebran Bassil à l’égard du Hezbollah.
En parallèle, le PSP remplacera-t-il le Courant patriotique libre en tant que principal allié du Hezbollah? Serions-nous alors devant une alliance politique Joumblatt-Berry-Hezbollah, sachant que le chef du PSP pourrait assurer une couverture politique au Hezbollah dans la période à venir?
Cela dépendra de l’évolution des relations entre M. Joumblatt et l’Arabie saoudite. Si cette relation s’améliore et si M. Joumblatt sent que Riyad a encore besoin de lui, comme par le passé, il choisira cette voie.
Ceci dit, le Hezbollah n’abandonnera pas ses alliés au sein de la communauté druze, notamment l’ancien ministre Wiam Wahhab.
Pour sa part, le président du Parlement, Nabih Berry, a répondu à ses détracteurs et à ceux qui critiquent sa relation avec le Hezbollah, affirmant que les accusations lancées contre le parti sont mal placées et ceux qui les lancent cherchent à couvrir les erreurs qu’ils ont commises à Saïda. Selon lui, le Hezbollah «n’a pas besoin de couverture car la sienne est très large et est faite de fils de coton libanais de très haute qualité et arabes par excellence.»
«C’est un parti résistant qui n’a pas besoin de mon soutien», a-t-il dit, appelant à l’arrêt des «politiques étroites».
S’exprimant devant ses visiteurs, M. Berry est revenu deux ans en arrière, rappelant comment il avait interdit à ses partisans de répondre à cheikh Ahmad al-Assir, qui était pourtant sorti de toutes les règles de la courtoisie et du discours politique.
«Nous n’avons jamais entendu ces voix dénonçant ses attaques contre moi et contre sayyed Hassan Nasrallah, et la retenue que nous avions observé n’était pas due au fait que nous avions peur" a-t-il souligné.
..