Youssef Qaradaoui avait décrété la nécessité de soutenir Morsi, et d’appeler le commandant des forces armées à « se retirer pour protéger la légitimité du président et la démocratie".
Abdel Rahmane
Qaradaoui, fils du dignitaire religieux Youssef Qaradaoui a critiqué la dernière
fatwa décrétée dimanche par son père sur la nécessité de soutenir le président
égyptien destitué Mohammad Morsi et de lui remettre les rênes du pouvoir.
Dans une
lettre adressée au fameux dignitaire religieux vivant au Qatar, Abdel Rahmane s’est
dit consterné par le comportement de son père et par son soutien aux
oppresseurs sous prétexte de défendre la charia et la légitimité.
Dans cette lettre, Abdel Rahmane écrit que l’expérience
vécue par la génération actuelle diffère complètement de celle vécue par la
génération de son père, qui n’a pas connu les révolutions populaires réelles,
et qui n’était jamais proche de la volonté des peuples ni des idées des jeunes.
« Mon père, notre génération n’a pas enduré 30 ou 60
ans à cause de la tyrannie, comme l’a fait votre génération sous prétexte de la
patience. Il est temps que cette nation relève les défis et sache délimiter ce
qui est religieux et ce qui est politique, pour savoir quand les religieux doivent s’exprimer,
et quand les politiciens agissent ! ».
« Morsi nous a promis de s’entendre sur la
Constitution, sur le gouvernement, sur le principe de la participation pour
diriger le pays, mais il n’a pas tenu à ses promesses... comment pourrions-nous
accepter qu’il reste notre président ? », s’interroge-t-il dans le
texte de la lettre, rappelant que Mohammad Morsi a entretenu des relations avec
les hommes d’affaires de Hosni Moubarak et s’est allié avec les figures de l’ancien
régime déchu pour les satisfaire.
« Mon père si tu appliques effectivement ce que tu
écris dans tes livres sur la nation et l’Etat, sur les libertés et autres tu
seras le premier à appeler à la révolte contre les oppresseurs qui ont trahi
leurs engagements et emprisonné leurs opposants sous prétexte d’avoir insulté
le président ».
Et de poursuivre : « Les Frères musulmans se
sont comportés avec la présidence de la République comme si elle était un département des leurs. Malheureusement,
nous payons et paierons tous le prix à
travers l’effusion de sang et les rancunes entre les compatriotes ».
Youssef Qaradaoui avait décrété la nécessité de soutenir
le président Mohammad Morsi, de préserver la Constitution, et d’appeler le
commandant des forces armées à « se retirer pour protéger la légitimité du
président et la démocratie ».
source: alalam