21-11-2024 02:37 PM Jerusalem Timing

Ahmadinejad : briser le tabou de l’holocauste, une dernière fois?

Ahmadinejad : briser le tabou de l’holocauste, une dernière fois?

Pour briser la colonne vertébrale de l’Occident

Provocateur, le président iranien l’aura été jusqu’au bout.  

A quelques jours de la remise des  rênes de la présidence à son successeur, cheikh Hassan Rouhani, Mahmoud Ahmadinejad est resté fidèle à son thène favori: celui de son déni de l’holocauste.

Durant une cérémonie organisée lundi dans le siège de la Radio et télévision iraniennes, pour rendre hommage à ses efforts durant ses deux mandats, il a qualifié cette remise en question du génocide des juifs durant la seconde guerre mondiale comme étant « l’un des exploits de sa politique».
Selon lui, « le fait d’avoir soulevé la question du génocide des juifs de l’holocauste en suscitant le doute sur sa véracité a brisé la colonne vertébrale de l’Occident ». Et pour cause, explique-t-il : l’holocauste est le seul élément sacré dans le régime capitaliste

« Dans le régime capitaliste, il n’y a rien de sacré, ni Dieu, ni la religion, ni les prophètes, ni les valeurs... En revanche, ils ( les occidentaux) sont tous exaltés devant une seule chose qu’ils ne permettent à personne d’approcher : c’est l’holocauste. Nous avons attaqué cette question et l’avons soulevé au niveau mondial », a-t-il indiqué.

Et Ahmadinejad d’ajouter : «  supposons qu’il ait eu lieu, pourquoi faut-il que les Palestiniens en paient le cout. Et s’il fallait trouver une solution, il faudrait œuvrer tous ensemble pour châtier l’auteur. Sinon, cela ne veut rien dire que d’aucuns soient punis pour un crime commis par autrui ». Assurant l’avoir soulevé pour des raisons humaines.

A noter que le thème de l’holocauste a été l'un des plus récurrents dans le discours d’Ahmadinejad. Il l’a utilisé chaque fois que l’occasion se présentait, parfois dans les tribunes internationales. Et ce à l’insu des réactions de colère et de protestation dans les milieux occidentaux et sionistes. Il a été soulevé dans plusieurs contextes, celui de la cause palestinienne , en riposte aux campagnes d'islamophobie menées en Occident, et pour dévoiler la perfidie des occidentaux. 

 

C’est ainsi qu’il l’a qualifié de « mythe », «  d’histoire imaginaire » «  de prétexte utilisé par Israël et l’Occident pour s’emparer de la terre des millions de palestiniens ». En mars 2008, il a affirmé que le véritable holocauste est celui qui est  commis contre le peuple palestinien. Il l’a répété à profusion lors de la guerre israélienne Plomb durci contre la bande de Gaza, au cours de laquelle 1300 palestiniens ont été tués.En 2006, Téhéran avait organisé un concours international de caricatures sur l'holocauste. 

Accusé d’antisémitisme, il a riposté : « c’est absolument faux. J’aime tout le monde, les Musulmans, les Chrétiens et les Juifs. Mais je méprise les sionistes qui sont un parti qui a pris pour prétexte l’holocauste pour créer Israël illégalement ».

Et pour mieux le prouver, il a même accueilli dans les bras, à Téhéran, les représentant de l'organisation juive américaine anti sioniste, Neturei Karta.   

De plus, Ahmadinejad a soulevé la question de l’holocauste pour dévoiler la perfidie des puissances occidentales sur la liberté d’expression et son traitement des questions liées à l'Islam. Ainsi, en 2012, au cœur de l’éclatement de l’affaire des caricatures blasphématoires contre la personne du prophète Mohammad (s),  il s’était étonné pourquoi la liberté d’expression en Occident n’englobe pas la question de l’holocauste.
«  L’Occident considère le fait d’insulter le messager de Dieu comme faisant partie de sa liberté d’expression, mais comment se fait-il qu’il réprime et emprisonne un historien pour avoir exprimé un simple doute sur l’holocauste ? », s’est-il interrogé.

Sans tarder, Téhéran s’est portée candidate pour être la tribune libre qui permet à ces historiens de s’exprimer, en organisant une conférence à laquelle ont été conviés des chercheurs et des historiens occidentaux qui émettent des doutes quant à l’holocauste, et n’osent pas le faire dans leur pays.

Parmi les invités figuraient le français Rober Faurisson, emprisonné pendant trois mois pour avoir soulevé des doutes sur l’existence des chambres à gaz, ainsi que l’allemand Frederik Toben, qui a présenté une étude intitulée «  l’holocauste, l’arme du crime ».

Le chef de la diplomatie iranienne qui était alors Manouchehr Mouttaki avait alors clairement expliquée les objectifs de la rencontre, « qui ne vise ni à nier ni à confirmer l’holocauste, mais à donner l’occasion aux chercheurs européens pour présenter leurs points de vue sur cet évènement historique ».

Après avoir rencontré Ahmadinejad, Toben avait déclaré que le président est «pleinement conscient de l’importance de l’holocauste (pour les occidentaux) comme dogme sacré qu’il ne faut nullement discuter ».

Or, les réactions critiquant sont approche de cette question ne s'est pas limitée aux milieux occidentaux et sionisants .
En Iran, les réformateurs l'ont rejetée, lui reprochant de provoquer la Communauté internationale et de provoquer davantage d’isolement au pays .

Ailleurs, des milieux partisans de la république islamique se sont eux aussi démarqués de la diatribe de son président, lui reprochant de s’être prononcé sur une question qui ne concerne en rien ni les Musulmans, ni les Arabes, et qui pourrait nuire à la cause palestinienne, compte tenu de sa délicatesse pour l’opinion publique occidentale.

Or, pour d'autres, c’est cette raison là qui fait apprécier le discours du président iranien. Nombreux sont ceux qui ont admiré  son intelligence , pour avoir décelé le véritable tabou des occidentaux, qui se targuent de ne pas en avoir du tout, mais aussi sa prouesse de l’avoir brisé.

Alors qu’ils, les occidentaux, se permettent de briser les tabous de tous les peuples, et plus particulièrement ceux des Musulmans !