Micro dans l’ambassade d’Equateur à Londres : Quito soupçonne les Etats-Unis.
Les Etats-Unis maintiennent des opérations d'espionnage dans plusieurs pays latino-américains, outre le Brésil, dont la Colombie et le Venezuela, a rapporté mardi le quotidien O Globo sur la base de documents de l'ancien informaticien du renseignement américain Edward Snowden.
La Colombie, principal allié des Etats-Unis en Amérique du Sud, "a été au cours des cinq dernières années la deuxième cible d'espionnage, après le Brésil et le Mexique, de l'Agence nationale de sécurité américaine, NSA)", indique O Globo qui publie depuis dimanche une série d'articles sur les opérations des services de renseignement américain.
A travers PRISM - un des programmes utilisés par la NSA qui permet d'entrer sur Facebook, Google, Microsoft et YouTube - "la NSA a recueilli des données sur le pétrole et des acquisitions militaires au Venezuela, sur l'énergie et la drogue au Mexique et a suivi les mouvements des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc)", souligne le journal.
"Les documents montrent une collecte d'informations en Colombie avec un flux conséquent et constant (...) entre 2008 et le premier trimestre de cette année", selon O Globo.
Les renseignements recueillis comprennent des appels téléphoniques, des courriers électroniques et de l'espionnage via satellite.
"En mars de cette année, la Colombie est devenue aussi prioritaire que le Brésil pour la NSA. C'était la fin de l'ère du +chavisme+ et un nouveau jeu politique commençait en Amérique du Sud", souligne O Globo.
Le quotidien O Globo a publié dimanche et lundi des articles faisant état de la présence dans la capitale Brasilia, au moins jusqu'en 2002, d'une base d'espionnage satellitaire opérée par la NSA en collaboration avec l'agence de renseignement américaine (CIA). Elle permettait l'accès à des millions de courriers électroniques et d'appels téléphoniques, de particuliers comme d'entreprises sur la base des documents fournis par M. Snowden, recherché pour espionnage par Washington.
La présidente brésilienne Dilma Rousseff a déclaré lundi que les activités d'espionnage au Brésil révélées sur la base de documents de l'ex-consultant du renseignement américain, Edward Snowden, pourraient constituer "une violation de souveraineté" et a annoncé que le Brésil porterait l'affaire devant l'ONU.
"Nous ne sommes pas d'accord avec une ingérence de ce type au Brésil ni dans aucun autre pays", a déclaré la présidente sans toutefois citer les Etats-Unis.
Micro dans l'ambassade d'Equateur à Londres : Quito soupçonne les Etats-Unis
Pour sa part, le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patio, a estimé mardi que le micro découvert à l'ambassade d'Equateur à Londres, où est réfugié le fondateur du site WikiLeaks Julian Assange, a pu être placé dans le cadre d'un programme d'espionnage des Etats-Unis.
"Le micro espion qui a été placé dans notre ambassade à Londres, je crois que cela peut avoir un lien", a affirmé M. Patio, faisant allusion au plan secret de surveillance des communications dévoilé par l'ancien agent du renseignement américain, Edward Snowden.
"Tous, y compris les plus proches des alliés, ont été espionnés" par les Etats-Unis, a poursuivi le chef de la diplomatie équatorienne, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision Ecuador TV.