Des combinaisons spéciales pour les pilotes du T-50
Le système de défense aérospatial en cours de création en Russie sera en mesure de détecter le départ de missiles de l'ennemi, qu'ils soient balistiques ou de croisière, a annoncé mardi aux journalistes le chef d'état-major général russe, le général Valeri Guerassimov.
"Les performances de notre système de défense aérospatiale seront améliorées grâce au perfectionnement de ses éléments de reconnaissance et de frappe, ce qui lui permettra de détecter l'origine du tir des missiles balistiques et des missiles de croisière de grande portée", a déclaré M. Guerassimov.
A cet effet, il est prévu de déployer sur tout le périmètre du territoire russe des radars de détection et des systèmes d'alerte précoce aux attaques balistiques comme ceux qui sont déjà opérationnels à Lekhtussi (nord-ouest) et à Armavir (sud).
"Les systèmes sol-air existants seront modernisés. Les troupes aérospatiales seront dotées de systèmes S-400 et S-500 capables de protéger efficacement les centres stratégiques les plus importants contre les frappes aériennes et les attaques de missiles", a souligné le général.
Par ailleurs, les chasseurs russes T-50 de cinquième génération seront munis d'un équipement de protection unique visant à compenser la pression sur le pilote en cas de surcharge prolongée, écrit le quotidien Izvestia du 9 juillet 2013.
Cette innovation de l'entreprise Zvezda comprend deux combinaisons anti-charge et un système d'équilibrage de la pression au niveau des poumons, permettant d'effectuer des manœuvres à un facteur de charge de 9G pour une durée de 30 secondes. Les pilotes seront également en mesure de s'éjecter à une altitude de 23 kilomètres.
Nikolaï Dergounov, constructeur en chef adjoint de Zvezda, a expliqué que la protection des pilotes comptera deux combinaisons : une anti-charge PPK-7 et une de compensation de l'altitude VKK-17. Le choix de l’une ou de l’autre dépendra de l'altitude : le PPK-7 est efficace jusqu'à 12 kilomètres, alors que le VKK-17 pourrait servir à des altitudes jusqu'à 23 kilomètres.
Les deux combinaisons sont liées au système d'équilibrage AD-17 qui pompe l'air dans des cavités spéciales et apporte l'oxygène dans le respirateur du pilote en cas de facteur de charge important.
Selon Mikhaïl Doudnik, spécialiste en chef de Zvezda, la pression de l'oxygène dans le respirateur pourrait atteindre 6 ou 7 fois celle de l’atmosphère en cas de facteur de charge. Ce procédé permet de gonfler les poumons du pilote de l'intérieur pour compenser la pression extérieure sur le thorax. Qui plus est, l'ordinateur de bord est en mesure de prévoir ces surcharges, permettant d'éviter une réaction tardive du système d'équilibrage.
"Cet équipement est notre savoir-faire unique : il n'existe pas dans le monde d'équivalents à ce système", remarque Mikhaïl Doudnik.
Ces deux combinaisons sont conçues en matière thermorésistante et sont munies de cavités et de tubes. Lors des manœuvres le système pompe l'air grâce à ces tubes et gonfle le costume. Le tissu fait pression sur le corps du pilote pour empêcher le retour du sang à la tête – au contraire de quoi le pilote perdrait immédiatement connaissance.
Selon Sergueï Bogdan, pilote d'essai décoré de la médaille du héros de la Russie, fut le premier à piloter le T-50 et assure actuellement ses essais. Sans ce système de compensation le nouvel avion pourrait tuer l'homme pendant les virages du fait de sa manœuvrabilité exceptionnelle.
"Un facteur de charge de 9G multiplie votre poids par neuf. La surcharge crée une pression énorme sur le thorax, ce qui rend la respiration extrêmement difficile. On peut la tolérer pour 2 ou 3 secondes mais il est tout à fait impossible de la subir au cours de 20 ou même 30 secondes", affirme Sergueï Bogdan.
La combinaison de compensation de l'altitude VKK-17 est conçue d'un tissu plus dense et possède un garnissage spécial permettant au pilote de survivre à la dépressurisation ou de s’éjecter à 23 kilomètres d’altitude. Le VKK-17 est également muni d'un gilet de ventilation qui sert à refroidir le corps du pilote. Néanmoins, ce système n'est pas en mesure de compenser à 100% la chaleur et les pilotes préfèrent donc le PPK-7 quand il s'agit d’altitudes moins importantes.
Les trois derniers prototypes de T-50 sont déjà munis de systèmes de pompes à air et d'équilibrage de pression. Les combinaisons sont actuellement à l'essai mais seront bientôt transmises aux pilotes : Sergueï Bogdan espère obtenir son exemplaire dès la semaine prochaine.