26-11-2024 04:21 PM Jerusalem Timing

Attentat de Bir elAbed-2, le spectre de Bandar

Attentat de Bir elAbed-2, le spectre de Bandar

Deux groupuscules ont revendiqué l’attaque terroriste. La piste saoudienne plus que jamais.28 ans près l’attentat Bir elAbed 1.

Deux parties ont revendiqué l’attentat terroriste perpétré mardi dans la banlieue sud de Beyrouth.

Brigade 313

La première surnommée «  brigade 313-mission spéciale »,  a posté sur son compte Facebook un communiqué dans lequel elle rappelle avoir à plusieurs reprises mis en garde contre «  les ingérences du parti d’Iran en Syrie » en allusion au Hezbollah.

«  Sachant que certains appareils de l’Etat libanais sont impliqués dans le soutien à ces milices qui participent à la guerre sauvage infligée à la ville de Homs avec la participation des mercenaires de Hassan Nasrallah , une unité spéciale de la brigade 313 a réalisé l’attaque via une voiture piégée dans la région de Bir el Abed dans le parking de l’un des sièges sécuritaires , tuant et blessant les mercenaires du parti « , est-il écrit dans le texte.

Dans les faits, l’explosion a eu lieu dans le parking d’un super marché, et toutes les victimes sont des civils, dont des enfants et des femmes... Il n’y a eu que des blessés, la plupart légers.

La milice inconnue qui se présente comme étant « une formation militaire indépendante qui combat en Syrie » a menacé que l’attentat ne sera pas le dernier. «  Le parti d’Iran sait très bien qui a attaqué ses soldats dans la région Kassara –Zahlé, le mois passé ... Nous allons frapper dans tous les endroits sur le territoire libanais où se trouvent des rassemblements du parti d’Iran au Liban et nous allons traquer les éléments de ce groupuscule terroriste partout jusqu’à ce qu’il cesse sa participation dans l’effusion du sang syrien », a-t-il menacé.

De Dyala à Beyrouth

Quant à la deuxième partie qui a revendiqué l’attentat, il s’agit de « l’Etat islamique en Irak et au Levant », appartenant à Al-Qaïda. Sa revendication s’est faite dans un contact avec l’agence Asia news, par un de ses membres , un saoudien qui s’est présenté sous le nom de Saraka AlJawfi.

 

Qualifiant les partisans du Hezbollah d’ « ennemis de Dieu », et inscrivant l’acte terroriste dans le cadre de la riposte à la participation du Hezbollah dans la guerre en Syrie, il a déclaré : « Je vous annonce, ennemis de Dieu, que les charges explosives, les engins piégés, et les combattants prêts au martyre vous frapperont pendant le mois de ramadan. Attendez-nous, c’est la religion de Dieu qui triomphera malgré vous », selon ses propos. Il  a menacé que « l’Etat islamique en Irak et au Levant frappera à l’aide d'explosifs de Dyala en Irak (région mixte sunnite-chiite) jusqu’à Beyrouth ».

 

Mekdad elHamidan, l’un des journalistes jordaniens partisans d’Abou Bakr alBagdadi, le dirigeant de « l’Etat islamique » a assuré que ledit groupe est responsable de l’attentat dans la banlieue sud de Beyrouth, ajoutant : « Bagdadi a tenu sa promesse, les lions de l’islam en Irak vous annoncent que le mois de ramadan sera le mois des conquêtes et des victoires ».

Yediot : c’est l’Arabie

Pour sa part, le quotidien israélien Yediot Aharonot a accusé l’Arabie saoudite d’avoir commandité l’attaque contre la banlieue sud, et ce via l’une des organisations djihadistes extrémistes. «  Nous devrions signaler que la plupart des attentats perpétrés au Liban et en Syrie sont l’œuvre de groupuscules sunnites extrémistes », prétend-il.

«  Ces groupuscules ont un seul père. Il a un nom. Il est le directeur du projet central qui a pour but de museler les chiites dans le monde arabe. C’est le prince Bandar Ben Sultane, l’ancien ambassadeur de l’Arabie saoudite aux Etats-Unis et l’ancien chef des services de renseignements », écrit le journal.

Il révèle aussi que de nombreux gouvernements occidentaux ont ouvert leurs portes au prince wahhabite. «  À l’aide de l’argent saoudien, le prince achète les individus, les armes et l’influence, il finance les groupuscules salafistes actifs sur le territoire syrien et qui exécutent les attaques les plus sanguinaires », indique le journal israélien avant de conclure que «  le Hezbollah est leur ennemi central ».  Comme pour dire avec soulagement que ce n’est pas Israël qui leur ennemi !

Le spectre de Bandar

La possibilité que l’attentat ait été commandité par l’Arabie saoudite a caressé les esprits de nombreux observateurs libanais. Surtout que le camp du 14-Mars soutenu par Riad mène une campagne féroce contre le Hezbollah. Sans compter que Riad torpille la formation d’un nouveau cabinet ministériel, refusant la participation du Hezbollah.

Le rédacteur en chef du journal AlAkhbar Ibrahim Al Amine a trouvé bon de rappeler certains secrets de l’attentat meurtrier perpétré par la CIA à Bir el Abed en 1985. Visant le convoi de l’éminent religieux défunt Sayed Mohammad Hussein Fadlallah à sa sortie de la mosquée, une voiture piégée a tué 80 civils libanais, dont 40 femmes. Sayed Fadlallah en a échapé de justesse.

«  La CIA était obtenait à cette époque un financement de la part de l’Arabie saoudite pour certaines de ses opérations, à la demande du roi Fahd en personne. La liaison était assurée par l’ambassadeur du roi à Washington Bandar ben Sultane qui a transféré la somme de 3 millions de dollars à un compte bancaire pour financer cette opération après un accord bilatéral », écrit AlAmine, citant des passages du livre du célèbre journaliste américain du Watergate, Bob Woodward intitulé « Veil » dans lequel il révèle les secrets des guerres secrètes de la CIA lorsqu’elle était présidée par William Casey.

Selon le journal AsSafir, une source sécuritaire occidentale avait mis en garde un service sécuritaire libanais qu’un groupuscule extrémiste prépare un attentat dans la banlieue sud

Hezbollah: un acte lâche

Pour sa part, le Hezbollah a qualifié l’attentat d’acte lâche, surtout qu’il a été perpétré dans un quartier résidentiel. Dans un communiqué, il a exclu qu’il puisse être inscrit dans le cadre d’une percée sécuritaire du Hezbollah, parce qu’il n’a visé aucun de ses responsables, ni de ses bureaux.  Le Hezbollah s’est abstenu d’accuser quiconque. Un de ses responsables a toutefois dit sous le couvert de l’anonymat, pour le journal libanais Alliwa : » espérons qu’Israël en est l’auteur ».     

35 Kg d'explosifs

S’agissant des dernières informations sur l’attentat, il est désormais sur qu’il a été causé une charge de 35 kg d’explosifs, déposée dans une voiture de type Kia .

Mais il n’est pas encore sur qu’elle est le fruit d’une voiture piégée ou d’un engin explosif, ni si l’explosion a été télécommandée à distance ou autre.

 Quant au bilan final des blessés, il est de l’ordre de  53, la plupart d’entre eux ayant quitté le jour même l’hôpital. En revanche, les dommages matériels sont importants. Surtout des voitures. Pas moins de 20 véhicules sont complètement calcinés

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