Les conclusions de l’enquête se font attendre
Au lendemain de l’attentat terroriste de Bir al-Abed, dans la banlieue sud de Beyrouth, la vie reprend son cours normal. Les habitants ont nettoyé les débris et commencé à réparer les dégâts, tandis que les investigations se poursuivent. Selon le bilan définitif, l’explosion a fait 53 blessés. Douze sont encore hospitalisés.
Selon les premiers éléments de l’enquête, supervisée par le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Sakr Sakr, la charge était composée de 35 kilogrammes d’explosif C4 placés dans un véhicule 4 x 4 de marque Nissan. La déflagration a sectionné la voiture en deux, projetant une des parties à vingt mètres du lieu de l’attentat.
Des sources de sécurité citées par le quotidien As Safir indiquent que les enquêteurs tentent de déterminer si la charge explosive a été actionnée à distance ou si, au contraire, elle était reliée à un système d’horlogerie. Les experts s’emploient dans le même temps à analyser les enregistrements de plusieurs caméras de surveillance dans les rues voisines, à la recherche d’indices susceptibles de faire progresser l’enquête.
As Safir ajoute qu’un service de renseignement occidental avait mis en garde les services libanais, quelques jours avant l’attentat de Bir al-Abed, contre une attaque qui serait préparée contre la banlieue sud par un mouvement extrémiste.
Après la vague de condamnation locale, la communauté internationale a dénoncé l’attentat.
Le Conseil de sécurité de l'Onu a «condamné fermement» et a appelé les Libanais à «préserver l'unité nationale». Dans une déclaration adoptée à l'unanimité de ses 15 membres, le Conseil «appelle tous les Libanais à préserver l'unité nationale face aux tentatives pour nuire à la stabilité du pays».
Les 15 pays membres «soulignent l'importance pour tous les partis libanais de respecter la politique du Liban de dissociation» envers le conflit syrien «et de s''abstenir de toute implication dans la crise syrienne, conformément aux engagements pris dans la déclaration de Baabda». A l'issue des consultations, l'ambassadrice américaine par intérim Rosemary DiCarlo, qui préside le Conseil en juillet, a indiqué que les 15 pays membres avaient «exprimé leur inquiétude devant l'augmentation marquée des tirs venant de Syrie et des incursions, kidnappings et trafics d'armes le long de la frontière syro-libanaise».
Le ministère russe des Affaires étrangères a également condamné «l’attentat terroriste» et a appelé à une enquête rapide pour en déterminer les auteurs.
Le coordonnateur spécial des Nations unies à Beyrouth, Derek Plumbly, a estimé que «ces actes lâches de violence, qui visent à déstabiliser le pays et répandre la peur parmi la population, sont totalement inacceptables. Les dirigeants libanais et les partis politiques doivent se mobiliser contre ces menaces à la sécurité et à la stabilité de leur pays, et oeuvrer pour renforcer le rôle des institutions de l’État», a noté M. Plumbly.
Le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, a affirmé qu’Israël n’était pas impliqué dans l’attentat, qui résulte, selon lui, de la «lutte entre chiites et sunnites».
Source : Médiarama