On se demande pourquoi la CIA a fourni ce genre d’information aux organismes officiels libanais.
Alors que le secret le plus total couvre les investigations concernant l’attentat de Bir al-Abed , dans la banlieue-sud de Beyrouth, des sources révèlent que les services de renseignement américain ont informé depuis quelques jours les différents services de sécurité et milieux politiques libanais qu'une énorme quantité d’explosifs a été fournie à un groupe lié à Al-Qaïda au Liban.
Selon ces sources de sécurité et politiques, citées par le quotidien libanais alAkhbar , ces informations datent du début de la semaine dernière, quand le directeur de la CIA au Liban a informé la Direction de l'information de la Sécurité publique et les services de renseignements militaires de rapports comprenant des informations dangereuses.
Dans le premier rapport, les Américains affirment qu'ils ont récolté des informations crédibles indiquant qu’un groupe lié à al-Qaïda a équipé deux engins explosifs, chacun pesant 7 tonnes, destinés à être placés dans deux grands camions.
Selon le rapport américain, ces deux camions visent des immeubles dans la banlieue sud de Beyrouth. Selon des sources de sécurité les services de renseignement américain ont fourni des informations supplémentaires sur l’origine de ces deux engins, soulignant que l’exécution de ces deux attentats dépendra de la décision du groupe lié à Al-Qaïda, particulièrement actif en Syrie. Les informations précisent que ces attentats sont censés être suicidaires.
Dans son deuxième rapport, la CIA rapporte qu'un groupe lié à alQaïda a également introduit au Liban environ 2.000 kilogrammes d'explosifs, destinés à des attaques contre l'armée libanaise, le Hezbollah, les ambassadeurs saoudien et koweïtien à Beyrouth, en plus des diplomates russes et chinois.
Le troisième rapport contient des informations détaillées sur des attaques de roquettes à partir du territoire syrien vers la région de Baalbek. Le rapport mentionne la personne chargée d’exécuter ces attaques en plus de certaines données qui lui sont associées, y compris les numéros de téléphone utilisés.
Après vérification des informations, il est apparu que la personne mentionnée dans le rapport américain est de nationalité syrienne. Elle est lié à un groupe armé dans les zones de Damas Ouest, ce groupe était déjà actif dans le nord du Liban. Le rapport souligne également que cette personne tente d'obtenir 500 missiles pour les transférer vers l’endroit à partir duquel il devrait tirer des missiles contre la ville de Baalbek et ses environs.
Il est intéressant de noter que les chefs des services de sécurité libanais n'ont pas informé les responsables politiques de toutes les données en leur possession, insistant sur la nécessité d'obtenir d’autres données à partir de la data des communications téléphoniques.
Surtout que, certains ont demandé l’interdiction de l'utilisation des téléphones portables par les détenus de la prison de Roumieh.
Une demande justifiée par un enregistrement téléphonique effectué par un détenu islamiste (probablement du Golfe) et une personne inconnue, parlant d’un transfert de 7 tonnes d'explosifs, sans préciser la source ou la destination.
Malheureusement, les services de sécurité étaient incapables de remonter à la source de la communication car elle était brouillée par un système logiciel Internet complexe. D'autre part, le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel a rejeté l’idée d’interdire les téléphones portables à la prison de Roumieh, «car une telle démarche conduira à la révolte des prisonniers qui utilisent des téléphones cellulaires illégalement pour communiquer avec leurs proche ».
Les agents de sécurité ont indiqué à alAkhbar que la data des communications représente l'une des portes les plus importantes de l'affaire de l’attentat de Bir al-Abed , arguant qu'il y a des indices importants qui ne peuvent être vérifiés qu’à travers ces données. Les fonctionnaires ont souligné la nécessité de prendre des mesures d'urgence sur la prison centrale de Jounieh, ajoutant que «si la prévention des téléphones cellulaires est impossible alors il faudrait penser à une possibilité de bloquer les services Internet à la prison de Roumiyeh.
Pourquoi la CIA a averti le Liban ?
Suite à ces informations fournies par la CIA , on a tenté d’expliquer pourquoi la CIA a fourni ce genre d’information aux organismes officiels libanais.
Ces derniers estiment: d'abord, que l'information de la CIA ne mentionne pas exclusivement le Hezbollah comme une cible à des hostilités, mais tout autant l'armée libanaise et des diplomates, dont les ambassadeurs des pays alliés à Washington. Deuxièmement, ces informations indiquent que Washington reste déterminé à maintenir la stabilité au Liban, au moins dans un avenir prévisible. Un autre point de vue estime que les États-Unis veut livrer un message au Hezbollah à savoir que «Washington n’a aucun lien dans toute attaque contre le Hezbollah, et ce pour protéger ses intérêts dans la région et au Liban et s’épargner toute réaction menée par le Hezbollah, au cas il est la cible d'attaques anonymes