Selon le comité juridique, cette loi figure dans « la loi pénale arabe unifiée » émanant de la Ligue arabe.
Un comité juridique affilié aux groupes armés à Alep a
décidé d’emprisonner pour un an « quiconque ne jeûne pas durant le mois de
ramadan et qui l’affiche publiquement », une décision qui a suscité la
polémique dans les régions contrôlées par l’opposition. Le comité précité a
quant à lui justifié sa décision, rappelant que celle-ci figure dans « la
loi pénale arabe unifiée » émanant de la Ligue arabe.
Le conseil juridique unifié de l’opposition syrienne,
dont le siège se situe au quartier alAnsari à Alep a insisté dans un avis
portant le numéro 23 sur « l’interdiction de s’abstenir de jeûner le mois
de ramadan sans aucune raison valable, et rappelle que la loi pénale arabe
unifiée adoptée doit être appliquée par le conseil, et cette loi est puisée de
la charia islamique. Sur ce, quiconque s’abstient de jeûner et l’affiche
publiquement sera condamné à un an de prison ». Toutefois, le même conseil
a exclu de cette « fatwa » les combattants qui constituent « un
cas exceptionnel », les appelant à ne pas afficher publiquement leur
rupture du jeûne.
Et le conseil d’ajouter que cette décision est entrée en
vigueur à la mi-octobre dernier.
Cette loi a suscité des réactions opposées dans les rangs
des partisans de l’opposition. Un certain Mohammad elKasb a posté sur la page
de socialisation facebook du conseil : « C’est une loi laïque et n’a
rien à voir avec la charia islamique. La charia est un ensemble de lois et de
décrets, ne vous vous laissez pas tromper par les laïcs ».
Un autre internaute « Fadi S. I. » a
ironisé : « Sera exclu de cette sanction celui qui paie une expiation équivalent à un site industriel qui peut être démantelé et vendu dans les marchés du voisin
turc », en allusion aux vols systématiques par les groupes armés des
industries situées à Alep, estimées à un millier par le gouvernement syrien, et
dont les équipements ont été vendus à la Turquie.
Pour sa part, « le comité légal » de
l’opposition à Alep a soutenu sur sa page sur facebook la décision du
« conseil », considérant que l’abstention de jeûner est un grand
crime. Ce comité a été formé suite à un accord entre plusieurs groupes
« islamistes » de l’opposition en Syrie, dont notamment la brigade
attawhid et le front annosra.
Les groupes armés de l’opposition contrôlent la plupart
des régions de la campagne d’Alep, et la moitié de la ville d’Alep du côté
nord-Est. Ils y établissent des tribunaux et des comités distincts, selon
l’identité du groupe qui contrôle telle ou telle région.