Le Hezbollah va remettre à la justice les enregistrements vidéos du lieu de l’attentat. Les démarches pour la formation du gouvernement relancées.
Des sources officielles se sont félicités de l’attitude du Hezbollah, qui a fait preuve d’une grande retenue suite à cet attentat, survenu pourtant dans son fief, et a opté pour un discours pondéré en affirmant que la Résistance n’a qu’un seul ennemi, « Israël ».
Selon ces sources, en pointant « Israël » du doigt, le Hezbollah a coupé l’herbe sous les pieds de tous ceux qui voulaient provoquer une fitna au Liban.
Ces sources ont également relevé avec satisfaction que le Hezbollah a ouvert le lieu de l’attentat et son périmètre à tous les services militaires, sécuritaires et judiciaires libanais pour mener leur enquête.
Le Hezbollah va remettre à la justice les enregistrements vidéos du lieu de l’attentat
Selon des informations relatives à l’enquête, le commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, se verra bientôt remettre par le Hezbollah les enregistrements vidéo des caméras de surveillance dans le périmètre du parking où a eu lieu l’explosion.
Une mise au point qui dément les informations selon lesquelles le Hezbollah aurait refusé de remettre à la justice les enregistrements en question.
Deux attentats déjoués au Liban-Sud
Entre-temps, le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel, a démenti les informations sur des arrestations opérées par les forces de sécurité. Il a également nié que le Hezbollah ait remis aux services concernés un quelconque suspect, précisant que toutes les investigations sont confiées aux départements judiciaires compétents.
Des sources bien informées ont indiqué que deux attentats à l'explosif avaient été déjoués au Liban-Sud, dont une attaque suicide. L'un des deux attentats devaient se faire grâce à un moto contre un rassemblement organisé par un parti lors d'une commémoration à la mémoire de l'un de ses membres tombé en martyre en Syrie.
Les démarches pour la formation du gouvernement relancées
Au niveau politique, l'attentat de Bir al-Abed a eu l'effet d'un coup de fouet sur la classe politique, qui a réalisé l'urgence d'oeuvrer au déblocage de la situation gouvernementale afin de remettre en selle les institutions pour faire face aux défis, notamment sécuritaires, qui se profilent à l'horizon.
Dans ce contexte, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a qualifié, dans un entretien au quotidien As Safir, d'"idiots" ceux qui ne veulent pas comprendre le message adressé par les auteurs de l'attentat contre la banlieue sud. Selon lui, des attentats similaires pourraient avoir lieu "dans la banlieue ou ailleurs".
Les milieux du Premier ministre désigné, Tammam Salam, ont pour leur part qualifié de "positifs" les propos du président de la Chambre, Nabih Berry, qui a annoncé la fin de l'alliance du 8-Mars et précisé qu'il négocierait dorénavant au nom du Hezbollah et du Mouvement Amal uniquement.
Le ministre de l'Energie et de l'Eau, Gebran Bassil (CPL), l'a retrouvé à mi-chemin, annonçant également la fin des anciennes alliances, ce qui rend caduc le concept du tiers de blocage. Il a assuré que "sur les dossiers internes, chaque parti aura ses propres options, mais sur les questions stratégiques, comme le pétrole, l'accord demeure inchangé".
Selon des sources bien informées, M. Berry s'est entendu avec le Hezbollah de confier les négociations pour la formation du nouveau cabinet au ministre sortant de la Santé, Ali Hassan Khalil, qui coordonnerait avec le Premier ministre désigné sur la base de deux principes: la part de cinq ministres que se partageraient les deux formations chiites dans le cas d’un gouvernement de 24 membres; l’exigence d’une représentation directe du Hezbollah au sein de la nouvelle équipe.
As Safir + An Nahar + Al Joumhouria + Mediarama