La tension monte entre l’ASL, la rébellion dite modérée, et les deux groupes radicaux affiliés à Al-Qaïda, le Front Al-Nosra et surtout l’Etat islamique en Irak et au Levant.
Les combats entre les groupes armés de l’opposition syrienne
se multiplient. Samedi, des rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) se sont
affrontés avec des extrémistes d'Al-Qaïda qui tentaient de mettre la main sur
des armes appartenant à l'ASL dans le nord-ouest du pays, selon une ONG
syrienne.
Ces combats
interviennent alors que la tension monte entre l'ASL, la rébellion dite
modérée, et les deux groupes radicaux affiliés à Al-Qaïda, le Front Al-Nosra et
surtout l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Les enlèvements,
meurtres et combats se sont multipliés dernièrement entre ces deux parties.
Les
affrontements ont éclaté à l'aube près de Ras al-Hosn, dans le nord de la
province d'Idleb, lorsque "des combattants de l'EIIL ont tenté de
s'emparer d'armes stockées dans des dépôts de l'ASL" dans la zone, a affirmé
à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH) proche de l’opposition.
C'est dans cette
même province frontalière avec la Turquie, par où ont transité nombre d’extrémistes
étrangers rejoignant la révolte, que des dizaines de rebelles de l'ASL ont été
tués il y a quelques jours dans une bataille contre l'EIIL, selon l'OSDH.
Ces combats
interviennent également deux jours après le meurtre par l'EIIL d'un important
chef rebelle de l'ASL, Kamal Hamami, dans la région de Lattaquié, également
dans le nord-ouest.
Au début de la
révolte en Syrie, les insurgés syriens qui cherchaient de l'aide face à la
puissance de feu de l'armée régulière avaient accueilli à bras ouverts les extrémistes
étrangers, dotés d'armes sophistiqués et aguerris au combat.
Mais cet
engouement a laissé progressivement la place au rejet en raison de leur
pratique extrême de l'islam et d'arrestations arbitraires. Hormis l'aspect religieux,
des experts lient également les tensions aux pressions exercées par l'Occident
sur les rebelles "modérés" pour se démarquer des extrémistes.
Par ailleurs, de
violents combats ont éclaté entre des rebelles et troupes du régime qui tentent
de rouvrir l'autoroute entre la ville côtière de Lattaquié et celle d'Alep.
"Le régime
veut faire parvenir des approvisionnements de nourriture vers les quartiers
ouest d'Alep qui sont sous son contrôle", précise Abdel Rahmane.
Ces quartiers,
assiégés par les rebelles connaissent une grave pénurie alimentaire en ce début
du mois de jeûne musulman du ramadan.
Dans
l'après-midi, des manifestants dans le quartier rebelle de Boustane al-Qasr ont
une nouvelle fois réclamé aux insurgés la levée du siège, en solidarité avec la
population civile de quartiers comme Achrafié ou encore Jamiliyé, selon l'OSDH.
Mardi, des
militants anti-régime avaient pour la première fois manifesté à Boustane
al-Qasr pour réclamer la levée du siège, et un manifestant a été tué par des
tirs.
"La cherté
des produits de première nécessité à Alep a atteint des niveaux inégalés
comparé aux autres régions de Syrie", alors que la métropole était
autrefois la capitale économique