Nabih Berry dénonce les "conditions rédhibitoires" du 14-Mars.
Beaucoup de gesticulations pour rien. C’est en ces termes que l’ont peut résumer les contacts concernant la formation du nouveau gouvernement.
Pourtant, l’annonce par le président du Parlement, Nabih Berry, et le Courant patriotique libre (CPL) de la fin de l’alliance du 8-Mars, avec les nouvelles données y relatives, devaient logiquement permettre de relancer, avec plus de vigueur, les démarches du Premier ministre désigné, Tammam Salam.
Ce dernier, après avoir salué les déclarations de M. Berry et estimé qu’elles étaient susceptibles de faciliter ses efforts, a fait un pas en arrière, affirmant qu’elles étaient insuffisantes.
Selon des sources bien informées, les propos contradictoires de M. Salam seraient la conséquence de pressions exercées par le 14-Mars, qui ne souhaite pas faciliter la formation du gouvernement au stade actuel.
Ces mêmes sources ajoutent que l’annonce par M. Berry qu’il n’était plus attaché au tiers de blocage a semé la confusion dans les rangs du 14-Mars, qui a fait circuler des informations selon lesquelles le chef du Législatif retirerait ses propos sous la pression du Hezbollah.
Mais M. Berry a, au contraire, réitéré sa position, affirmant qu’il «n’y changerait rien». «Nous avons avancé des idées qui suppriment le concept du tiers de garantie, mais ils n’ont pas accepté», a-t-il dit dans des déclarations à la presse.
Dans un entretien au quotidien As Safir, M. Berry a insisté sur l’urgence de la formation d’un gouvernement, qualifiant tout retard de «catastrophique pour la stabilité des institutions, pour la Résistance et pour la scène sunnite-chiite».
«Tous doivent contribuer à régler les problèmes et j’ai personnellement informé le Premier ministre désigné que la représentation de la communauté chiite ne serait pas un problème», a-t-il ajouté avant de poursuivre.
«Ce n’est ni le Hezbollah, ni le Mouvement Amal, ni le général Michel Aoun qui entravent la formation du cabinet. C’est le 14-Mars qui est responsable du blocage à cause des conditions rédhibitoires qu’il impose, comme par exemple l’exclusion du Hezbollah du prochain gouvernement. Pour notre part, le tiers de garantie n’est plus de mise».
A son tour, le général Michel Aoun a assuré que le Courant patriotique libre (CPL) n’accepterait pas de participer à un gouvernement d’où serait exclu le Hezbollah, dont les milieux ont affiché la même position au cas où le CPL ne serait pas représenté au sein du prochain cabinet.
Des sources bien informées expliquent que les obstacles dressés devant M. Salam par le Courant du futur visent à le pousser à se récuser, sous prétexte de son incapacité à former un gouvernement.
De la sorte, la voie serait ouverte pour un retour au Grand sérail de Saad Hariri ou de Fouad Siniora. Des sources bien informées indiquent en effet que l’Arabie saoudite estiment que les rapports de forces qui ont dicté la désignation de Salam ont changé.
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