Tamarrod refuse de s’entretenir avec William Burns.
L'Egypte a connu de nouvelles violences meurtrières, avec le décès dans la nuit de sept personnes en marge de manifestations pro-Morsi au Caire, où l'annonce officielle du gouvernement de transition est attendue mardi ou mercredi.
Plusieurs dizaines de milliers de partisans de M. Morsi sont descendus dans la rue lundi soir et des échauffourées ont éclaté dans la nuit sur plusieurs sites entre les forces de l'ordre et quelques groupes de manifestants.
Ces heurts ont fait sept morts et plus de 200 blessés au total durant la nuit, selon une source médicale.
Selon lui, cinq personnes ont été tuées dans le quartier de Guizeh (sud-ouest du Caire) et deux autres dans le secteur de Ramses, proche du pont du 6 octobre -l'un des principaux ponts sur le Nil- et de la place Tahrir.
En fin de soirée, quelque 200 pro-Morsi avaient tenté de bloquer ce pont, entraînant l'intervention de la police à l'aide de grenades lacrymogènes, d'après un journaliste de l'AFP. Les manifestants avaient répliqué en jetant des pierres.
D'après M. Soltan, 125 personnes ont été blessées durant la nuit à Ramses, et 130 à Guizeh.
En début de matinée, la police avait fait état de quatre blessés dans ses rangs.
Plus d'une centaine de personnes sont mortes en Egypte depuis le 3 juillet, date de la destitution par l’armée du président Morsi, au terme de manifestations massives réclamant son départ.
Les incidents de lundi soir étaient les premiers signalés au Caire depuis les violences sanglantes qui ont fait au moins 53 morts lors d'un rassemblement pro-Morsi devant le siège de la Garde républicaine, le 8 juillet.
Tamarrod refuse de s’entretenir avec Burns
Au niveau politique, le secrétaire d'Etat adjoint Bill Burns a appelé lundi à l' « apaisement », lors d'une visite au Caire, la première d'un haut responsable américain depuis le 3 juillet.
"La première des priorités doit être de mettre fin à la violence (...) et de commencer un dialogue sérieux et soutenu entre toutes les parties", a-t-il fait valoir.
Il a jugé que les derniers événements représentaient "une seconde chance (...) de créer un Etat démocratique".
Burns, qui a quitté le Caire mardi en matinée selon des sources diplomatiques, s'est entretenu avec les principaux responsables intérimaires du pays: le Premier ministre Hazem Beblawi, le président Adly Mansour et le général Abdel Fattah al-Sissi, le nouvel homme fort du pays.
Le mouvement Tamarrod, à l'origine des rassemblements de masse contre Mohamed Morsi fin juin, a refusé de rencontrer Burns, invoquant le sentiment, largement partagé parmi les manifestants anti-Morsi, que Washington avait soutenu le président déchu.
Les Etats-Unis ont appelé à la libération de M. Morsi, détenu par l'armée depuis sa destitution, mais le nouveau pouvoir égyptien n'a pas donné d'écho à cette requête, assurant que l'ex-chef d'Etat se trouvait "en lieu sûr" et était "traité dignement".