15-11-2024 10:39 PM Jerusalem Timing

Libye : Paris et Rome, après Londres, envoient des conseillers militaires

Libye : Paris et Rome, après Londres, envoient des conseillers militaires

La France et l’Italie, après la Grande-Bretagne, ont annoncé mercredi l’envoi d’officiers de liaison auprès de la rébellion libyenne, au moment même où son chef Moustapha Abdeljalil était reçu à Paris par le président Nicolas S

     
Face au risque d'enlisement militaire de l'Otan en Libye et au débat sur un engagement occidental au sol, Paris a confirmé la présence à Benghazi (est de la Libye) d'un "petit nombre" d'officiers, moins de dix, afin de prodiguer des conseils aux rebelles.
  
L'Italie a annoncé une initiative similaire. Dix instructeurs militaires seront à disposition du Conseil national de transition (CNT) libyen, l'organe des rebelles, a indiqué le ministre de la Défense, Ignazio La Russa. La veille, c'est Londres qui avait annoncé l'envoi de moins de vingt conseillers militaires.
  
"La France a placé (...) à Benghazi un petit nombre d'officiers de liaison qui assurent une mission de liaison auprès du CNT", a déclaré la porte-parole adjointe du ministère français des Affaires étrangères, Christine Fages.
"L'objectif est précisément de prodiguer au CNT des conseils d'ordre essentiellement technique, logistique et organisationnel", a-t-elle précisé.
  
Tout en annonçant cette mission de conseillers militaires, Paris a pris grand soin mercredi de souligner, une nouvelle fois, qu'il n'était pas question pour autant de déployer des forces au sol pour prêter main forte aux insurgés libyens.
   Le CNT n'a "pas du tout de revendications sur des troupes au sol", a assuré la présidence française après l'entretien entre Nicolas Sarkozy et Moustapha Abdeljalil, président de cet organe.
  
Mardi, les rebelles qui contrôlent la ville libyenne assiégée de Misrata (ouest) ont pourtant demandé pour la première fois l'intervention au sol de troupes occidentales pour les secourir, cependant que le régime de Mouammar Kadhafi se montre de plus en plus confiant dans l'évolution de la situation militaire.
  
La délégation du CNT reçue à Paris a réclamé une "intensification" des frappes aériennes sur les forces du dirigent libyen, notamment dans cette ville située à 200 km à l'est de Tripoli, "où la situation est très grave", selon l'Elysée.
 
 Les insurgés "demandent également que l'aide humanitaire continue de s'accroître".
"Nous allons vous aider", a répondu le président français, selon la même source.
  
La France avait été le premier pays, le 10 mars, à reconnaître le CNT comme interlocuteur légitime en Libye. Jusqu'à présent, seuls l'Italie et le Qatar ont fait de même.
  
Le président du CNT a indiqué à la presse qu'il avait "invité le président français à venir en visite à Benghazi", fief de la rébellion. "Je pense que ce serait très important pour le moral de la révolution", a-t-il précisé.
  
Pour intervenir en Libye, les Occidentaux s'appuient sur la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l'ONU. Elle autorise "toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils et les zones peuplées par des civils sous la menace d'attaques (...) tout en excluant une force étrangère d'occupation sous quelque forme que ce soit dans n'importe quelle partie du territoire libyen".
  
La présence d'officiers de liaison occidentaux à Benghazi est une des réponses possibles aux difficultés militaires rencontrées en Libye par les rebelles et par l'Otan, qui limite son action à des frappes aériennes.
  
La semaine dernière, un responsable occidental s'exprimant sous le couvert de l'anonymat avait indiqué à un journaliste de l'AFP en Libye que la France, l'Italie et la Grande-Bretagne avaient des attachés militaires à Benghazi, chargés de transmettre des informations à l'Otan concernant la situation sur le front et les cibles potentielles.